Alors qu'il se rapproche du seuil de ses 90 ans, le dalaï-lama se penche sur la question cruciale de sa réincarnation. Figure emblématique du Tibet, Tenzin Gyatso a promis de clarifier les modalités de cette transition spirituelle à l'approche de son grand anniversaire, prévu en juillet. Dans un livre publié mi-février, il confirme une information déjà discutée par le passé : son successeur naîtra hors de Chine. Il explique dans *Une Voix pour ceux qui n'en ont pas* (Harper Collins) que le but d'une réincarnation est de poursuivre l'œuvre de son prédécesseur, affirmant ainsi que le nouveau dalaï-lama devra venir d'un pays libre.

Ce choix est particulièrement significatif compte tenu des tensions avec le Parti communiste chinois, qui a des intentions claires quant à l'héritage spirituel tibétain. Le quatorzième dalaï-lama avait déjà envisagé plusieurs scénarios, se demandant si l'institution du dalaï-lama pourrait survivre à sa propre mort, surtout si l'environnement politique restait hostile. Le flou entourant cette question a suscité des inquiétudes au sein de la communauté tibétaine.

« L'annonce écrite qu'il fait à l'approche de son anniversaire clarifie nôtre avenir spirituel », note Katia Buffetrille, tibétologue à l'Ecole pratique des hautes études. Le dalaï-lama, à travers sa décision, encourage non seulement la préservation de la culture tibétaine, mais également incite ses fidèles à ressentir l'espoir dans un climat incertain. En effet, cette annonce pourrait redonner le moral aux Tibétains et aux partisans de la cause tibétaine à l'international, notamment face à la domination du régime chinois.

En attendant, le dalaï-lama continue de prôner des messages de paix et de compassion, inspirant des millions de personnes à travers le monde. Sa détermination à préserver la culture tibétaine et à transmettre un message d'amour et de tolérance pourrait s'avérer être son plus grand héritage.