Technologie

L'Armée de Terre Prône l'Adoption d'un "Drone Tactique d'Aérocombat" pour Renforcer ses Hélicoptères

2025-01-05

Auteur: Louis

Suite aux leçons tirées de la guerre en Ukraine, des experts remettent en question l'avenir des hélicoptères de reconnaissance et d'attaque. Cette situation a conduit l'US Army à annuler son programme FARA (Future Attack Reconnaissance Aircraft), une décision motivée par la présence accrue de drones et de munitions téléopérées sur le champ de bataille.

Cependant, le général Pierre Schill, chef d'état-major de l'Armée de Terre (CEMAT), met en garde contre des conclusions hâtives. Il déclare : « Beaucoup sont convaincus que l'hélicoptère est en voie de déclassement, ignorant que ses retours d'expérience montrent qu'il demeure efficace sur le terrain ». Il souligne également que « l'hélicoptère habité n'a pas dit son dernier mot », car il reste essentiel pour opérer dans des environnements chaotiques où les communications peuvent échouer.

Pour l'Aviation Légère de l'Armée de Terre (ALAT), l'hélicoptère et le drone doivent œuvrer de concert. La notion de « dronisation de l'aérocombat » a été initiée et expérimentée par le 3e Régiment d'Hélicoptères de Combat (RHC). Ce dernier explore actuellement les utilisations d'un drone FPV (First Person View), avec des ambitions de coopération accrue entre nanodrones et hélicoptères afin de renforcer l'efficacité de la boucle de renseignement et d'optimiser les effets tactiques.

Une expérience notable a consisté à faire opérer un drone FPV par un télépilote depuis un hélicoptère Gazelle, soulignant les avancées technologiques intégrées à la doctrine militaire. Le général David Cruzille, commandant de l'ALAT, rappelle que cette collaboration entre hélicoptères et drones est une perspective d'avenir, appuyant sur le formidable bond technologique qui ouvre des possibilités inédites.

Actuellement, l'ALAT envisage d'utiliser des drones disponibles sur le marché mais travaille également sur le développement d'Engins Lancés par Aéronefs (ELA), qui pourraient avoir des effets cinétiques ou non à courte ou moyenne portée. Selon le lieutenant-colonel Bertrand de Kerangat, l'objectif est d'« intégrer ces vecteurs aériens dans la manœuvre avec un coût maîtrisé et un effectif adapté ». Ces ELA pourraient détruire des cibles à 20 km ou réaliser des missions de reconnaissance à 50 km, tout en prévenant les interférences électroniques par l'utilisation d'algorithmes d'intelligence artificielle.

Toutefois, l'ambition ne s'arrête pas là : un drone tactique d'aérocombat (DTA) est en cours de développement. Ce DTA aurait des caractéristiques optimisées pour accompagner les hélicoptères habituellement utilisés dans les opérations, permettant de préserver l'effet de masse tout en offrant des libertés d'action accrues au commandant selon le niveau de risque.

Avec le développement du DTA, les missions pourraient être exécutées sous commande tactique, où le chef garderait l'autorité sur l'engagement des feux, ce qui permettrait d'étendre l'opération aérienne tant en durée qu'en portée.

L'ALAT est convaincue que l'aérocombat sera intégralement dronisé d'ici 2040, transformant ainsi les concepts opérationnels actuels et introduisant des hélicoptères équipés d'ELA, accompagnés de DTA, dans toutes les opérations. L'avenir de la guerre aérienne semble se dessiner sous un nouveau jour, où l'harmonie entre technologie et stratégie pourrait redéfinir les champs de bataille de demain.