Le ministère de la Justice des États-Unis a décidé de demander la peine de mort pour Luigi Mangione, âgé de 26 ans, accusé d'avoir mortellement abattu Brian Thompson, le PDG d'UnitedHealthcare, le mercredi 4 décembre 2024. Mangione a été inculpé de meurtre « terroriste » devant un tribunal de l'État de New York, où il risque la réclusion à perpétuité. Cependant, la peine de mort requise pourrait être examinée par la justice fédérale.

Pam Bondi, la ministre de la Justice, a déclaré : « Après mûre réflexion, j'ai demandé aux procureurs fédéraux de requérir la peine de mort dans cette affaire. Ce meurtre constitue un acte de violence politique. » Luigi Mangione est accusé d'avoir tué Thompson en réaction à sa politique, jugée par certains comme favorisant les profits d'UnitedHealthcare au détriment du bien-être des citoyens.

Le meurtre, filmé par une caméra de surveillance dans l'hôtel où se trouvait Thompson, a suscité un vif débat national sur les assurances santé, souvent accusées de privilégier leurs bénéfices au détriment des soins. Luigi Mangione serait ainsi perçu par ses partisans comme l'une des premières victimes de ce système.

Ce jeune homme, diplômé en ingénierie et issu d'une famille influente de Baltimore, a souffert de problèmes de dos, exacerbant son sentiment d'isolement. Cet aspect a suscité un élan de sympathie sur les réseaux sociaux, avec des hashtags comme #FreeLuigi et une campagne de collecte de fonds en ligne pour couvrir ses frais juridiques, atteignant près de 800 000 dollars.

UnitedHealthcare, le géant de l'assurance santé, compte 51 millions de clients et a réalisé un chiffre d'affaires de 371 milliards de dollars. L'entreprise a souvent été critiquée pour ses refus de remboursements pour des traitements vitaux, atteignant un taux alarmant de 27 % en 2019. De plus, le lobbying à grande échelle a encouragé ses pratiques, avec près de 17 millions de dollars dépensés pour influencer le marché entre 2023 et 2024.

L’avocate de Mangione, Karen Friedman Agnifilo, a dénoncé ce qu'elle considère comme une mesure politique, affirmant que l'administration Trump tente d'« exécuter Luigi », le plaçant au centre d'un piège légal où la vie d'un jeune homme est en jeu. Depuis son arrestation le 9 décembre, le mouvement en sa faveur s'est amplifié, transformant les audiences judiciaires en véritables manifestations de soutien, attirant des dizaines de sympathisants. Ce cas soulève la question plus large des dérives potentielles du système juridique américain, dans un contexte déjà chargé de tensions politiques.