
Les Zones à Faibles Émissions : Un Outil de Ségrégation Sociale en France ?
2025-04-06
Auteur: Philippe
CLIMAT - La France se dirige-t-elle vers un régime d'apartheid automobile ? C'est la question alarmante soulevée par les opposants aux Zones à Faibles Émissions (ZFE), ces périmètres qui interdisent l'accès aux véhicules trop polluants dans les agglomérations. La possible suppression de ce dispositif, instauré à Paris et dans plusieurs grandes villes, sera discutée par le Parlement à partir du 8 avril prochain suite à un amendement proposé par le Rassemblement national.
Implémentées par la loi en 2019, les ZFE ont été conçues pour réduire la pollution de l'air, source de 40 000 décès prématurés chaque année selon Santé publique France. En cette période de crise du pouvoir d'achat, elles sont perçues comme un moyen d'exclusion des automobilistes les plus modestes, et cela a provoqué des réactions vives, notamment de la part de l'extrême droite et de certains membres de la droite.
Des personnalités comme Marine Le Pen et l'écrivain Alexandre Jardin dénoncent ces ZFE comme un outil de "ségrégation sociale". Ils organisent une mobilisation prévue le 6 avril devant de nombreuses mairies en France. Mais sont-ils réellement fondés ? Certaines données avancées par le collectif sont-elles biaisées ? La réalité serait-elle plus nuancée ? Dans une vidéo publiée par Le HuffPost, des éclaircissements sont apportés au débat tumultueux entourant cette question.
La ministre de la Transition écologique, Agnès Pannier-Runacher, a l'intention d'organiser une réunion avec les maires ainsi qu'avec ses collègues de la Santé et de l'Aménagement du territoire. L'objectif de cette rencontre, qui aura lieu en avril, est de trouver des "solutions concrètes" pour améliorer la qualité de l'air dans les grandes villes.
Cette initiative s'inscrit dans un cadre plus large d'écoute, rappelant le Grenelle de l'Environnement. Il s'agit de retourner à la base des problèmes de santé publique liés à la pollution de l'air et de rassembler des élus des zones où la qualité de l'air est bien inférieure aux recommandations de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) afin de formuler des propositions efficaces.
Cependant, la suppression des ZFE pourrait engendrer des coûts divers pour l'État, estimés par la Direction générale du Trésor à hauteur de 3 milliards d'euros, révélant ainsi les enjeux économiques qui se cachent derrière ce débat. La question reste donc : face à l’urgence climatique et sanitaire, les ZFE sont-elles une solution viable ou une source de division ?