Science

La première patrie d’adoption d’Homo Sapiens en dehors de l’Afrique identifiée !

2025-03-26

Auteur: Louis

Il y a entre 60 000 et 70 000 ans, un événement déterminant s’est produit dans l’histoire de l’humanité : un groupe de Homo sapiens a quitté l’Afrique. Cet exode a marqué le début d’une série de migrations qui allait façonner notre évolution. Malgré l’importance de cette époque, de nombreux mystères demeurent autour du destin de ces premiers humains. Récemment, une équipe de scientifiques a fait des avancées significatives pour éclaircir une partie de ces énigmes.

Les premières migrations hors d’Afrique

Les recherches montrent que la colonisation de l’Eurasie par Homo sapiens ne fut pas un processus linéaire. De nombreuses découvertes fossiles et archéologiques indiquent que plusieurs migrations ont eu lieu, s’étendant de la fin du Pléistocène moyen au Pléistocène supérieur. Ces migrations ont également laissé des traces génétiques chez les Néandertaliens, indiquant des échanges entre ces deux espèces lorsque les Homo sapiens ont atteint l’Eurasie.

On suppose que les premières migrations se sont accompagnées de contractions et d’extinctions de certaines populations. Toutefois, une seconde vague migratoire, entre il y a 70 000 et 60 000 ans, aurait finalement permis une colonisation réussie de l’Eurasie par les ancêtres des non-Africains modernes. Il semblerait qu’une colonisation stable de l’Eurasie ait eu lieu il y a environ 45 000 ans, résultat de plusieurs expansions de population liées à des innovations dans la fabrication des outils en pierre.

Cela signifie qu’il existe un écart d’environ 20 000 ans entre le départ d’Afrique des Homo Sapiens et la colonisation stable de l’Eurasie, créant ainsi des interrogations sur les circonstances géographiques et les caractéristiques génétiques de ces populations.

Le plateau perse : carrefour de l’humanité

Dans le cadre d’études récentes, des chercheurs ont combiné des preuves génétiques et des modèles paléoécologiques pour localiser le site géographique qui aurait servi de plaque tournante pour Homo Sapiens lors des premières phases de leur colonisation. Les populations vivant sur le plateau perse présentent effectivement des caractéristiques génétiques correspondant à celles des groupes qui ont quitté l’Afrique.

Appuyés par des données paléoclimatiques, les scientifiques ont élaboré des modèles écologiques démontrant que le plateau perse offrait un cadre favorable à l’occupation humaine. Situé dans l’actuel Iran, tandis qu'il s’étend vers l’Afghanistan et le Pakistan, ce territoire était entouré par la mer Caspienne, le golfe Persique et la Méditerranée, en faisant une région propice au développement humain. On estime qu’elle aurait pu soutenir une population plus conséquente que d’autres zones en Asie occidentale, renforçant cette hypothèse. De plus, sa position géographique stratégique en a fait une plateforme idéale pour les vagues de migrations.

Ce plateau aurait donc joué un rôle crucial en tant que refuge pour nos ancêtres pendant environ 20 000 ans, leur permettant de se développer avant de se répandre dans l’Eurasie et au-delà.

Les environnements de transition, comme ce plateau, ne sont pas les seuls à avoir été essentiels pour la migration humaine. D’autres régions stratégiques d’Asie de l’Ouest et centrale ont également servi comme points de passage et refuges. Ces lieux offraient des ressources variées et des habitats adaptés, favorisant l’établissement temporaire de petits groupes d’humains. En outre, ils ont facilité l’adaptation des premiers Homo sapiens aux différents climats rencontrés lors de leur conquête de l’Eurasie, jouant un rôle fondamental dans leur expansion et leur survie.