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La montée des obstacles : pourquoi les filles désertent les filières scientifiques ?

2025-01-14

Auteur: Emma

À la rentrée 2024, la situation à Polytechnique révèle une vérité alarmante : le nombre de femmes nouvellement admises a chuté à 16 %, contre 21 % l'année précédente. Dominique Rossin, directeur de l'enseignement, déplore cette lente érosion : « C'est vraiment malheureux ». Ce chiffre, déjà insuffisant, soulève des inquiétudes quant à l'avenir de l'équité dans l'éducation scientifique.

Le découragement semble prévaloir chez les candidates issues de classes préparatoires. Non seulement elles se sont moins présentées au concours d'entrée, mais leur taux de réussite a également baissé. Traditionnellement, la sélection intégrait un pourcentage de femmes proportionnel au nombre de candidates, ce qui aurait dû aboutir à une représentation d'environ 18-19 % cette année. Cependant, les résultats décevants ont poussé l'établissement à enquêter pour déterminer les raisons de cette désaffection préoccupante.

Ce phénomène à Polytechnique reflète une réalité plus large en France : la sous-représentation des filles dans les filières scientifiques ne cesse de s'aggraver. Denis Choimet, président de l'Union des professeurs de classes préparatoires scientifiques, affirme : « Ce n’est pas faute de se démener ». Malgré les efforts déployés par les écoles d'ingénieurs, les entreprises et diverses associations en faveur de l'égalité des sexes, il semble que les stéréotypes et les préjugés persistent.

Des initiatives sont mises en place, telles que des interventions dans les collèges et lycées pour susciter l'intérêt des jeunes filles pour les carrières scientifiques. Par ailleurs, des programmes de mentorat et des campagnes de sensibilisation aux sciences sont lancés, visant à lutter contre l'idée selon laquelle les sciences seraient un domaine réservé aux garçons.

Il est essentiel d'agir rapidement pour inverser cette tendance. Car sans un changement significatif, la diversité, moteur d’innovation et de progrès, pourrait souffrir de cette « lente disparition » des femmes dans les sciences. Tous les acteurs doivent donc se mobiliser pour que nos jeunes filles ne se privent pas des opportunités qui les attendent dans un monde en constante évolution. Il est temps d'agir et d’affirmer haut et fort : les filles aussi peuvent et doivent briller dans les domaines scientifiques !