
La France va alimenter 120 millions de foyers européens avec un projet de 1,7 milliard d'euros pour l'enrichissement d'uranium
2025-03-11
Auteur: Sophie
La France, en partenariat avec l'Union européenne, prend un tournant stratégique majeur pour renforcer son indépendance énergétique. Ce soutien se manifeste par un prêt de 400 millions d'euros de la Banque européenne d'investissement (BEI) à Orano, destiné à l'extension de l'usine d'enrichissement Georges Besse II située à Tricastin, dans le sud de la France.
L'objectif ambitieux de ce projet de 1,7 milliard d'euros est d'accroître de plus de 30 % la capacité de production d'uranium enrichi, une ressource cruciale pour les réacteurs nucléaires européens, alors que la demande pour des alternatives aux sources russes augmente chez les clients européens et américains.
Depuis sa mise en service en 2010, Georges Besse II a déjà atteint sa capacité de 7,5 millions d'unités de travail de séparation (UTS) en 2016. Avec l'ajout de quatre nouveaux modules, ce projet permettra non seulement d'augmenter cette capacité de 2,5 millions d'UTS, mais aussi de garantir des méthodes de production plus sécurisées et respectueuses de l'environnement.
La Commission européenne a validé ce projet, soulignant son importance pour la sécurité d'approvisionnement en Europe. La BEI décrit cette extension comme essentielle pour la souveraineté énergétique du continent, alors que les enjeux climatiques se font de plus en plus pressants. Ambroise Fayolle, vice-président de la BEI, mentionne que cela s'aligne avec les objectifs décarbonés de l'UE.
Nicolas Maes, PDG d'Orano, a également commenté l'impact de cette extension, affirmant qu'elle fournira une électricité bas-carbone à 120 millions de foyers européens, renforçant ainsi la sécurité énergétique dans le contexte géopolitique actuel.
La mise en service des premiers modules est prévue pour 2028, avec une opération complète aimantée vers 2030. Parallèlement, la France s'engage dans une relance de son secteur nucléaire avec la construction de nouveaux réacteurs de type EPR2 et le développement de petits réacteurs modulaires.
En somme, la stratégie énergétique de la France signe une opposition claire aux pressions favorisant les énergies renouvelables au détriment du nucléaire. Alors que les défis restent nombreux, la position de leader de la France dans le secteur nucléaire est indiscutable et ne fait que se renforcer.