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«La France ne fabrique pas que des sacs de luxe et du champagne» : le salon du «Made in France» s'ouvre ce vendredi

2024-11-08

Auteur: Louis

Salon du «Made in France» à Paris

Cette année encore, le salon du «Made in France» ou MIF Expo, entame sa 12ème édition à Paris avec un objectif ambitieux : la réindustrialisation. Ce véritable carrefour d'échanges et de savoir-faire rassemble plus de 100 000 visiteurs, attirés par l'immense variété d'exposants qui défendent le savoir-faire hexagonal. Au Parc des Expositions, plus d'un millier de stands seront accessibles, y compris un «village de l'artisanat» regroupant plus de 200 artisans passionnés, mettant en avant le talent unique de la région Corrèze, qui se distingue par son label «Origine Corrèze».

Secteurs emblématiques et artisanat

Les secteurs emblématiques du «savoir-vivre à la française», tels que le luxe et la gastronomie, occupent une place centrale, avec des marques prestigieuses comme Puyricard, Lustucru et Laferté. Les visiteurs auront l'opportunité de découvrir une exposition dédiée aux gants de luxe avec des maisons renommées comme Givenchy et Louis Vuitton, ainsi qu'un focus sur l'industrie du cuir, synonyme de l'excellence à la française, incarnée par des marques comme Hermès.

Diversité des produits

Cependant, Fabienne Delahaye, fondatrice du salon, insiste sur le fait que «la France ne fabrique pas que des sacs de luxe et du champagne». Elle souligne l'engagement des acteurs locaux à produire en France, que ce soit des radiateurs, des vélos, ou même des couches pour bébés. La diversité des produits présentés témoigne d'une volonté collective de valoriser le «made in France» dans tous ses aspects.

Accent sur l'exportation

Une des spécificités notables de cette édition est l'accent mis sur l'exportation. Des professionnels du Japon, de Corée du Sud, des États-Unis, du Canada, de Taïwan, de Belgique et du Royaume-Uni seront présents pour établir des collaborations avec des fabricants français. Fabienne Delahaye indique que «le salon a traditionnellement une forte orientation B2C, mais nous voulons maintenant renforcer les connexions B2B pour aider les entreprises françaises à se développer à l'international».

Compétitivité des prix

La perception du «made in France» étant souvent associée à un coût élevé, Delahaye déclare que les marques françaises parviennent à rivaliser avec des concurrents internationaux. Par exemple, elle mentionne un jean de la marque 1083, fabriqué en France, au prix compétitif de 99 à 129 euros, équivalent à celui des jeans Levi's ou Diesel, et même des brosses à dents «Les Vertueux» qui battent les prix chinois avec des coûts commençant à 0,99 euro l'unité.

Évolution du MIF Expo

En dix années, le MIF Expo a largement évolué, passant de 78 exposants à plus de mille marques participant cette année. D'importantes entreprises comme Bic, Cacolac et Duralex prennent part à cet événement pour la première fois, matérialisant ainsi le succès croissant du salon. Delahaye mentionne que cette évolution est le reflet d'une prise de conscience générale sur l'importance de fabriquer localement pour des raisons d'emploi et d'écologie.

Défis à surmonter

Malgré cette dynamique positive, le chemin reste long pour le «made in France», qui a vu sa part dans la demande intérieure pour les produits manufacturés chuter de 44 points entre 1965 et 2019, selon l'Insee. La France continue de faire face à un déséquilibre commercial inquiétant, avec un déficit de 82 milliards d'euros enregistré en août. Pour surmonter ces défis, Delahaye appelle à une volonté politique renforcée, précisant que la commande publique pourrait jouer un rôle crucial pour promouvoir le «made in France», souvent méconnu en raison des contraintes budgétaires auxquelles font face les PME dans leurs efforts de marketing.