Le ministre des Affaires étrangères de la France, Jean-Noël Barrot, a lancé un appel urgent mercredi 8 janvier, incitant la Commission européenne à prendre des mesures fermes contre les ingérences croissantes d'Elon Musk dans le débat public européen. Selon lui, sans intervention rapide de l'Union européenne, la France pourrait envisager d'agir seule.

Elon Musk, le patron du réseau social X (anciennement Twitter), multiplie les interventions controversées sur sa plateforme, influençant ainsi le paysage politique européen en particulier avec ses soutiens à certaines factions extrêmes comme le parti allemand Alternative für Deutschland. Dans une émission sur France Inter, Barrot a appelé la Commission à utiliser ses outils légaux pour contrer ces comportements, soulignant que « bannir » X était une option actuellement prévue par la législation française.

La situation est d'autant plus alarmante qu'Emmanuel Macron, lors d'une récente conférence des ambassadeurs, a accusé Musk de vouloir promouvoir une « internationale réactionnaire » et d'attaquer les fondements de la démocratie en Europe. Le Premier ministre espagnol, Pedro Sanchez, a également fait écho à ces préoccupations, évoquant les dangers d'une montée des extrêmes soutenue par les entreprises influentes comme celle de Musk.

Par ailleurs, la menace posée par l'administration de Donald Trump, récemment élue, fait également débat. Trump a manifesté son intention d'« annexionner » le Groenland et le canal de Panama, évoquant un retour à une loi du plus fort qui menace les frontières souveraines de l'Europe. Barrot a fermement répondu : « L'UE ne peut pas permettre à d'autres nations, quelles qu'elles soient, de s'en prendre à ses territoires.

Le Groenland, cette île riche en ressources, symbolise les défis d'un monde multipolaire, où les ambitions de grandes puissances comme les États-Unis sont de plus en plus visibles. Cet appel à une vigilance accrue est d'une particulière importance, car le Groenland n'est pas seulement un territoire danois, mais également un élément clé de la stratégie européenne.

La Commission des affaires européennes de l'Assemblée nationale, dirigée par Pieyre-Alexandre Anglade, a également soutenu cette position, affirmant que les menaces de Trump devraient amener l'Europe à agir rapidement pour garantir sa sécurité et sa défense.

Avec ces enjeux en tête, un aiguillon est donné à l'Europe pour qu'elle renforce son rôle sur la scène mondiale et garde la main sur ses propres affaires, face à l'ingérence de figures controversées comme Musk et Trump. L'avenir du débat public européen dépendra d'actions décisives maintenant pour éviter que la voix des citoyens ne soit étouffée par des intérêts extérieurs.