Le gouverneur républicain de Floride, Ron DeSantis, a pris conscience d'un grave manque de main-d'œuvre dans son État suite à sa politique stricte à l'égard des immigrés. Sa solution ? Proposer un projet de loi visant à assouplir les restrictions sur le travail des enfants. Ce texte, présenté par un élu de son parti, souhaite permettre aux jeunes d'au moins 14 ans de travailler la nuit, après leurs heures de cours. Actuellement, la législation en Floride interdit cette pratique, limitant le travail des enfants à des horaires spécifiques, et leur interdisant de travailler avant 6 h 30 du matin et après 23 heures.

Avant de pouvoir être voté définitivement, ce projet de loi doit encore passer par deux autres commissions compétentes. DeSantis, aligné sur des positions anti-immigration, a constamment plaidé pour des mesures restrictives depuis le début de son mandat en 2019. Cependant, cette politique suscite des inquiétudes parmi les économistes, qui préviennent que cela pourrait engendrer des pénuries sur le marché du travail et accroître l'inflation.

Pour justifier cette initiative, DeSantis a évoqué des souvenirs personnels, déclarant que le travail à temps partiel était une norme pour les jeunes lorsqu'il était enfant. Cette proposition fait écho à une tendance alarmante : le travail des enfants a déjà été facilité ces dernières années en Floride. En 2024, une nouvelle réglementation a permis aux adolescents de 16 et 17 ans scolarisés à domicile de travailler à n'importe quel moment de la journée.

D'ailleurs, les statistiques du ministère américain du Travail révèlent que le nombre d'infractions liées au travail des enfants en Floride a presque triplé récemment. Ce constat souligne une problématique croissante qui interpelle, d'autant plus que le travail des enfants de moins de 16 ans est généralement prohibé en France, sauf pour certaines missions estivales à partir de 14 ans.

Des voix s'élèvent contre cette proposition, mettant en avant des questions éthiques et de santé. Que se passe-t-il lorsque les jeunes sont privés de leur temps d'étude et de loisirs au profit d'une main-d'œuvre bon marché ? La Floride prend-elle une voie dangereuse, et est-il juste de faire reposer le fardeau sur les plus jeunes pour compenser des politiques économiques discutables ? Les réponses à ces questions pourraient bien avoir des répercussions à long terme sur la jeunesse et l'économie de l'État.