La fatigue, une ombre fidèle : entre défis et résilience des marins
2024-12-22
Auteur: Jean
Introduction
« Je suis soulagé d'avoir terminé les manœuvres compliquées autour de la Zone d'Exclusion Antarctique. C'était éprouvant. Maintenant, j'entame une longue traversée de 1 400 milles vers le cap Horn. J'ai hâte de l'atteindre, car cela signifie la fin des mers du Sud, un véritable cadeau de Noël et le début d'une nouvelle course », a exprimé Sébastien Simon du Groupe Dubreuil. Alors qu'il navigue difficilement côté bâbord à cause de son foil tribord absent, il aperçoit enfin le bout de l'Amérique du Sud, comme un symbole de ses efforts.
La traversée du cap Horn
La traversée du célèbre archipel de la Terre de Feu est prévue pour le 24 décembre après-midi. Sébastien devrait y arriver une douzaine d'heures après le duo Yoann Richomme (PAPREC ARKÉA) et Charlie Dalin (MACIF Santé Prévoyance), qui devraient y passer entre 23 heures et 2 heures dans la nuit de lundi à mardi (heure de Paris). « Bien sûr, c'est frustrant de voir mes amis s'échapper, mais c'est une bataille que je ne peux pas mener. L'avance que j'ai sur les autres devrait me permettre de passer le Horn sur le podium », a-t-il ajouté. Malgré son déplacement à cloche-pied, il maintient une bonne vitesse moyenne de 18 nœuds grâce à une configuration de voiles efficace.
Le défi de la fatigue
Dans cet environnement hostile, la fatigue est devenue une constante pour tous les navigateurs. Après des semaines de courses, le repos a été réduit à de courtes siestes entrecoupées de réveils brusques suite à des alarmes ou des manœuvres d'urgence. Samantha Davies (Initiatives-Cœurs) témoigne que chaque mouvement à bord n'est devenu qu'une suite de gestes mécaniques, affectant sa mobilité. « Dans le bateau, on n'est finalement jamais debout tellement c'est dangereux », a-t-elle rappelé, soulignant combien la navigation en mer agit sur le corps.
Les conséquences physiques de la navigation
Les marins souffrent de la perte musculaire, car leurs corps, privés d'efforts du quotidien, fondent presque aussi vite qu'une glace au soleil. Cependant, malgré cette usure, leur détermination reste intacte. « Pour ma part, je parlerais davantage d'usure que de fatigue », a affirmé Nicolas Lunven (Holcim – PRB), qui a dû puiser dans ses réserves d'énergie pour réparer son bateau.
Une aventure au-delà de la compétition
Ce parcours est bien plus qu'une simple compétition ; c'est une aventure qui teste les limites physiques et mentales des marins. Les promesses d'un retour à la terre, avec la chaleur et le confort, semblent lointaines, mais leur force intérieure, leur esprit combatif et leur passion pour la mer leur donnent l'énergie nécessaire pour continuer, défi après défi. Les émotions sont multiples dans cette course, oscillant entre épuisement et adrénaline, attendant de révéler encore d'autres révélations dans les eaux tumultueuses du Grand Sud.