Top 14 – L’album photo de Jonathan Danty : Fabien Galthié, Ronan O’Gara, Pieter
2024-12-25
Auteur: Marie
Jonathan, tout commence à l’ASPTT, votre premier club, à l’âge de 12 ans.
Avant de découvrir le rugby, j’avais essayé divers sports, mais je n’étais pas très doué (rires). J’étais dans une équipe de basket, mais je n’avais pas joué un seul match de la saison. Je m’entraînais le mercredi et je restais chez moi le week-end. Le rugby était le sport qui m’intéressait vraiment et que je voulais explorer. À l’époque, c’étaient des règles plus rudimentaires et il a été difficile pour moi de porter ce maillot. J'ai été motivé par un ami d’enfance, Jeffrey. Nous vivions ensemble dans la même résidence et il m’a encouragé à rejoindre l’ASPTT. Pendant deux ans, lui et sa famille ont insisté auprès de ma mère, mais elle était réticente. Un jour, j’ai décidé d’essayer sans lui en parler et, lorsque je suis rentré, j’ai avoué : "Écoute maman, j’ai envie de jouer au rugby." Cela a fonctionné.
Vous rappelez-vous de votre premier entraînement ?
Oh oui (rires). J’avais tout l’équipement "Décathlon" : des crampons, des gants, un casque et un protège-dents. Ma mère voulait même m’acheter une coquille, mais nous ne l’avions pas trouvée. C'étaient mes premiers souvenirs, et j'ai gardé le contact avec beaucoup de mes premiers copains du rugby.
Est-ce votre lien avec les autres qui est votre force ?
Je m'entends toujours bien avec tout le monde. Je pense être quelqu’un de sympathique. Je ne pense pas que l'on dira beaucoup de mal de moi après ma carrière. J’ai encore un peu de temps devant moi...
En 2011... Charlety.
C’était votre premier essai professionnel avec le Stade français en septembre 2011 contre Montpellier, une semaine après votre premier match avec les "grands" contre Castres. Quelle a été cette expérience pour vous ?
Je m’en rappelle encore très bien, j’étais tellement nerveux que je n’ai pas dormi la nuit précédente. J’avais fait venir des amis d’enfance au stade, et comme il n’y avait pas beaucoup de monde, je pouvais les voir dans la tribune. J’ai même eu des crampes à la 45e minute à cause du stress. Mais c’était un moment incroyable pour un pur Parisien comme moi, et je m’en souviendrai toujours.
Quatre ans plus tard, vous remportez le Bouclier de Brennus avec une belle génération : Jules Plisson, Pascal Papé, Laurent Sempéré, Julien Arias…
C’était un moment très spécial pour moi, mon premier titre avec le club que j’ai toujours rêve de représenter.
On m’a dit que vous aviez un club favori différent quand vous étiez jeune...
Effectivement, en jouant à l’ASPTT, j’étais fan de Toulouse parce que Jeffrey l’était aussi (rires). En revenant sur cette finale de Top 14, c'était un mélange de générations : des anciens comme Pascal Papé et des jeunes arrivés, très fiers de porter les couleurs du Stade français.
Guy (Novès) avait la recette du succès mais n’avait pas les moyens de l’atteindre. Est-ce la clé du succès, selon vous, ce mélange de générations ?
Oui, malgré le fait que nous n’ayons jamais remporté d’autre Bouclier ensemble. Nous fêterons bientôt les dix ans de ce titre, le meilleur de ma carrière.
Quel a été le tournant de votre carrière avec l’équipe de France ?
Fabien (Galthié) a relancé ma carrière, même s’il n’avait pas de grandes attentes à mon égard au début. Grâce à ma détermination et à ma performance, j'ai su lui prouver qu'il avait tort.
En ce qui concerne les grandes défaites dans votre carrière, quelle a été la plus difficile à surmonter ?
Le quart de finale de 2023 contre l’Afrique du Sud. J’y avais investi beaucoup de temps et d’énergie pendant quatre ans. Après cette défaite, surtout après avoir été éliminé en finale de Top 14 contre Toulouse, j’ai ressenti un profond échec. La Coupe du Monde en France était un rêve partagé, et perdre à ce stade était dévastateur pour moi.
Un moment fort a été la finale de Champions Cup 2022. Comment avez-vous préparé ce match ?
Arrivé avec la peur de subir une lourde défaite, j'ai dû me concentrer sur la préparation mentale et technique. Au final, nous avons réussi à réaliser quelque chose d’extraordinaire pour le club et le rugby français.
Et maintenant, alors que vous regardez vers l'avenir, quelles sont vos ambitions ?
Je pense encore à représenter l’équipe de France, même si ces derniers mois ont été plus difficiles. Je suis convaincu qu’il me reste encore beaucoup à accomplir, tant sur le plan personnel que professionnel.
Ma famille est ma plus grande force, elles ont toujours été là pour me soutenir dans les moments difficiles, comme après la Coupe du Monde. Je n’ai pas grandi dans un milieu propice à la réussite, mais j’ai travaillé pour m’en sortir. Aujourd’hui, je suis fier de ce que j’ai construit, et j’espère continuer à faire grandir mon fils avec les mêmes enseignements que ma mère m’a donnés.