
La Banque de France annonce une perte nette record de 7,7 milliards d’euros en 2024
2025-03-19
Auteur: Philippe
La Banque de France a révélé, le mercredi 19 mars, une perte nette sans précédent pour l’année 2024, atteignant 7,7 milliards d’euros. Cette chute est principalement imputable aux taux d'intérêt élevés fixés par la Banque centrale européenne (BCE) l'année précédente, bien que la Banque ait pu utiliser une partie de ses réserves pour atténuer les conséquences. « C’est un chiffre qui n’a jamais été enregistré dans l’histoire de la Banque de France », a déclaré son gouverneur, François Villeroy de Galhau, lors d'une conférence de presse, ajoutant que ce type de perte ne devrait plus se reproduire à l'avenir proche.
Détaillant davantage, la Banque de France fait état d’une perte opérationnelle de 17,9 milliards d’euros, compensée par un montant de 10,1 milliards d’euros tiré des réserves accumulées. En 2023, la Banque avait également enregistré une perte opérationnelle de 12,4 milliards d’euros, mais avait réussi à compenser totalement cette perte, affichant alors un résultat net à zéro.
Cette perte nette majorée prive également l'État de recettes fiscales et de dividendes. M. Villeroy de Galhau a expliqué que cette situation résulte d'une « succession de deux événements hautement improbables et d'une exceptionnelle enchaînement » : la pandémie de Covid-19 en 2020 et l'invasion de l'Ukraine par la Russie en 2022.
En ce qui concerne l’avenir, le gouverneur a assuré que les perspectives pour 2025 semblent plus favorables, avec une estimation de perte inférieure. Ces événements ont entraîné des réponses monétaires très différentes de la part de la BCE, mises en œuvre par l’ensemble des banques centrales de la zone euro.
La Banque de France a, au début des taux bas, acheté massivement des obligations d'États et d'entreprises, bénéficiant d'intérêts fixes et relativement bas autour de 0,7 %. Toutefois, elle est contrainte de rémunérer les dépôts des banques à un taux variable, qui a atteint jusqu'à 4 % durant certaines périodes. C’est cette différence entre les deux taux qui a considérablement alourdi la situation financière de la Banque de France.
Néanmoins, M. Villeroy de Galhau a souligné que la solidité financière de la Banque demeure intacte, rassurant quant à l'absence de nécessité de recapitalisation par l'État. La Banque centrale allemande a également souffert de pertes, annonçant le 25 février une perte historique de 19,2 milliards d'euros en 2024, marquant sa première perte depuis 1979. Cette série de pertes dans les banques centrales européennes soulève des questions sur l'avenir de la politique monétaire dans la zone euro.