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JO : Le décès d'Agnes Keleti, doyenne des championnes olympiques, à 103 ans

2025-01-02

Auteur: Julie

La gymnaste hongroise Agnes Keleti, reconnue comme la plus ancienne championne olympique au monde, est décédée jeudi à l'âge de 103 ans, comme l'a annoncé son attaché de presse. Sa vie a été marquée par des expériences tragiques, notamment le traumatisme de la Shoah.

Agnes Keleti est morte dans un hôpital de Budapest, confirmant l'information rapportée par le quotidien sportif Nemzeti Sport. Hospitalisée la semaine dernière en raison d'une pneumonie, elle était sur le point de célébrer son 104e anniversaire.

Surnommée la reine de la gymnastique, cette athlète prodigieuse a remporté un total de dix médailles olympiques, dont cinq médailles d'or lors des JO d'Helsinki (1952) et de Melbourne (1956). Fait remarquable, toutes ses médailles ont été gagnées après l'âge de 30 ans, ce qui était presque unheard of à l'époque.

La Hongrie, sous le régime soviétique à l'époque, était un pays derrière le rideau de fer. Agnes a déclaré en 2016 : « J'ai fait du sport non pas parce que cela me faisait du bien, mais pour voir le monde ». Cette phrase résume parfaitement son esprit indomptable et sa détermination.

Née à Budapest sous le nom d'Agnes Klein, elle a dû changer d'identité pour échapper à la déportation. En 1939, elle fait ses débuts au sein de l'équipe nationale, mais se voit bientôt interdire toute activité sportive à cause de ses origines juives.

Après l'occupation de la Hongrie par les nazis en 1944, elle réussit à échapper à la déportation grâce à de faux papiers et l'identité d'une chrétienne qu'elle a dû échanger contre tous ses biens.

Durant les années de guerre, elle se cache à la campagne en travaillant comme domestique tout en s'entraînant discrètement sur les rives du Danube dès qu’elle en avait l’occasion.

Sa résilience est d'autant plus poignante que son père et plusieurs membres de sa famille ont été déportés et exterminés à Auschwitz, tandis que sa mère et sa sœur ont été sauvées grâce aux efforts du diplomate suédois Raoul Wallenberg.

Suite à l'échec du soulèvement anti-soviétique en Hongrie en 1956, Agnes Keleti a pris la décision de ne pas rentrer au pays après les JO de Melbourne et a émigré en Israël, d'où elle ne reviendra définitivement en Hongrie qu'en 2015.

Un héritage inoubliable : Agnes Keleti n'était pas seulement une athlète extraordinaire, mais aussi un symbole de lutte et de survie dans des temps sombres. Sa disparition marque la fin d'une époque dans l'histoire du sport olympique.