La vie de Michel Granizo, âgé de 88 ans, est déjà un véritable parcours de résilience et d'aventures. Cependant, il se rappellera à jamais de ce fameux jeudi 26 décembre. L'infatigable coureur de fond, qui a déjà parcouru 58 000 kilomètres, a vécu un accident qui aurait pu lui coûter cher. Alors qu'il tentait de changer la pompe de son puits, Michel a glissé et est tombé de près de 4 mètres dans un puits rempli d'eau glacée de 1,50 mètre de profondeur.

"Ce matin-là, je suis sorti courir entre 5h et 6h pour me dégourdir après une nuit agitée, se souvient-il. À 7h, j'ai décidé de m'attaquer à cette fameuse pompe... Mes pensées étaient distraites par d'autres préoccupations... Je suis monté sur la tôle recouvrant le puits et tout s'est précipité."

C'est à ce moment précis que sa vie a basculé. La tôle s'est enfoncée sous son poids, entraînant Michel au fond du puits. "J'ai crié, et dans l'obscurité totale, je n'entendais que l'écho de ma voix, se remémore-t-il avec émotion. Je ne ressentais même pas l'eau autour de moi."

Michel, pris de panique, fait preuve d'une grande présence d'esprit. Il se rappelle qu'il y a une corde solidement attachée à l'ancienne pompe. "Je connais ce puits, je l'ai creusé moi-même il y a 50 ans. Comme ancien mineur de Carmaux pendant près de 30 ans, je savais que ma seule chance était de remonter en utilisant ma force."

"À ce moment-là, c'est l'adrénaline qui prend le dessus. La corde était robuste, un vestige de mon passé. Je ne sais pas combien de temps cela a duré, mais quand j'ai enfin pu toucher le rebord, j'ai compris que je serais sauvé."

Tremblant de froid, Michel se dirige vers sa baignoire, tout habillé, pour se réchauffer avec un bon bain chaud. Par la suite, il consulte son médecin pour un contrôle. "Je n'ai rien eu de grave, pas de fractures, juste un peu mal à l'épaule, dit-il. On peut dire sans hésitation que je suis un miraculé de Noël."

Il confie avoir vu défiler sa vie en dix secondes au fond du puits maudit. "La chance m'a souri, la profondeur de l'eau a joué en ma faveur. D'habitude, le puits est presque à sec... Si ça avait été le cas, je ne serais peut-être plus là aujourd'hui..."

Michel tient fermement son crucifix porte-bonheur, un symbole de protection qu'il garde constamment près de lui : "Ça aussi, ça m'a sauvé. Je ne le lâcherai jamais."

Malgré cette expérience terrifiante, Michel Granizo a déjà le regard tourné vers l'avenir. Ce dimanche 5 janvier, il participera à la Corrida de l'Épiphanie de Lescure d'Albigeois, marquant ainsi sa 1010e course. "Je continuerai jusqu'à atteindre mon 850e podium... Je ne suis plus très loin," assure-t-il avec détermination. Ralentir n’est pas une option pour cet homme exceptionnel, qui, après avoir défié la mort, continue de courir vers de nouveaux défis. Son histoire inspire et rappelle à tous que la force de l'esprit peut surmonter les situations les plus difficiles.