Le jeudi 7 novembre, l'ambiance sur RTL a atteint son paroxysme lorsque Franck Ruffin, député de la Somme, a bruyamment exercé son "droit de réponse". Invité par Thomas Sotto, Ruffin est intervenu juste après une chronique de Martial You, remplaçant temporaire de François Lenglet pour l'éditorial économique du matin.

Martial You a commenté les récentes annonces de fermetures massives de sites chez Auchan et Michelin, ainsi que la déclaration du Premier ministre qui avait exprimé sa volonté de comprendre comment ces entreprises avaient géré l'argent public perçu. Il a d'ailleurs souligné la "démagogie" de ces propos et a suggéré que Michel Barnier se livrait à de la "petite politique". You a présenté des alternatives plus efficaces que les aides publiques pour empêcher des milliers de licenciements, mais cela n'a pas du tout convaincu Ruffin.

Calme au début, le député a cependant rapidement perdu son sang-froid. En abordant le sujet, il a fait un constat alarmant : "Quand j'entends cette chronique, je trouve incroyable de ne pas mentionner le mot 'dividendes' !" Sa voix a monté d'un ton : "Comment peut-on parler de Michelin sans aborder le triplement de leurs dividendes en trois ans ? Pendant ce temps, ce sont des milliers de travailleurs qui vont perdent leurs emplois !"

Ruffin a ensuite rappelé les propos de Christine Lagarde, la présidente de la Banque centrale européenne, qui a souligné que cela faisait quarante ans que le capital gagnait en présence au détriment du travail. "Vous proposez encore plus d'aide au capital, alors que les sommes colossales filent vers les actionnaires !" s'est-il emporté.

Thomas Sotto, tentant d'apaiser la discussion, a rappelé que ce n'était pas un procès contre Martial You. Cependant, l'interruption n'a pas empêché Ruffin de défendre son point de vue avec passion.

Ce moment de tension sur RTL est révélateur des débats actuels autour de l'économie et du travail en France. Alors que de nombreuses entreprises voient leurs bénéfices augmenter, la question se pose de savoir comment ces gains sont redistribués au sein de la société. La réaction de Ruffin témoigne d’un mécontentement croissant face à une économie qui semble privilégier les actionnaires au détriment des travailleurs. L'émission a certainement alimenté les conversations quant à l'avenir économique du pays, avec des inquiétudes croissantes sur le chômage et la précarité.