Le gala "Israël est Éternel", un événement de soutien à ce pays, est organisé par des personnalités franco-israéliennes d'extrême droite et se tiendra ce mercredi soir à Paris, juste avant le très attendu match de football France-Israël. Cet événement survient une semaine seulement après des violences survenues à Amsterdam. Les organisateurs présentent ce gala comme "la mobilisation des forces francophones sionistes au service de la puissance et de l’histoire d’Israël". Le lieu de la rencontre reste pour l’instant secret.

L'association "Israël est Éternel", fondée par Jacques Kupfer, un militant sioniste radical, est actuellement présidée par sa fille, l’avocate Nili Kupfer-Naouri. Des associations pro-palestiniennes, des syndicats et des partis de gauche français s'opposent fermement à la tenue de cet événement, dénonçant la présence annoncée du ministre israélien d’extrême droite Bezalel Smotrich, qu’ils qualifient de "figure du sionisme religieux le plus fanatique", symbolisant selon eux "le racisme et la haine". Un porte-parole du ministre a toutefois précisé que "aucun voyage à Paris n’était prévu", bien qu'une participation virtuelle ne soit pas exclue.

Le préfet de police de Paris, Laurent Nuñez, a décidé de ne pas interdire le gala, jugeant qu'il ne présentait pas de risques de troubles à l'ordre public "importants". De plus, le ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, a souligné que les manifestants pro-palestiniens qui contestent cette réunion ne seront pas non plus interdits.

En réaction, plusieurs groupes de défense des droits de l'homme et partis de gauche organisent une mobilisation. Une manifestation est programmée pour mercredi, entre la gare Saint-Lazare et la place de la République à Paris, avec des prévisions de participation variant de 4.000 à 8.000 personnes, selon les sources policières. D'autres regroupements, dont ceux de SOS Racisme, sont également prévus dans le 8e arrondissement.

La France avait déjà dénoncé, en mars 2023, les propos "irresponsables" de ce ministre israélien des Finances qui avait nié l'existence même des Palestiniens.

Match "à haut risque"

Le lendemain, le match de la Ligue des Nations entre la France et Israël, prévu au Stade de France, est considéré comme "à haut risque" par les autorités françaises. Un dispositif de sécurité "extrêmement renforcé" sera mis en place, avec la mobilisation de 4.000 policiers et gendarmes dans et autour du stade, ainsi que dans les transports en commun. Environ 1.600 agents de sécurité seront également présents au Stade de France, et l'unité d'élite de la police nationale, le RAID, veillera à la sécurité de l’équipe israélienne.

Les autorités israéliennes mettent en garde les supporters, les incitant à éviter Saint-Denis en raison de menaces identifiées. Selon le Conseil de sécurité nationale israélien, "des organisations cherchant à cibler des Israéliens s’activent dans plusieurs grandes villes européennes", y compris Bruxelles et Paris.

Récemment, des supporters du Maccabi Tel-Aviv ont été attaqués dans les rues d’Amsterdam après un match de la Ligue Europa, entraînant plusieurs blessés et soulevant une vague d'indignation au sein des gouvernements occidentaux. Ces événements illustrent une polarisation croissante en Europe, marquée par l'augmentation d'actes antisémites et anti-israéliens, exacerbée par les tensions liées au conflit israélo-palestinien.