La militante pakistanaise et lauréate du prix Nobel de la paix, Malala Yousafzai, a exprimé dimanche son indignation, affirmant qu'«Israël a anéanti le système éducatif de Gaza dans son intégralité».

Lors d'un sommet à Islamabad consacré à l'éducation des filles, elle a déclaré : «Ils ont bombardé toutes les universités» et «visé de manière indiscriminée les civils s'abritant dans des écoles». Malala a souligné que la situation des enfants palestiniens est tragique, arguant que «les enfants palestiniens ont perdu leurs vies et leurs futurs».

Elle a ajouté avec émotion : «Une fille palestinienne ne peut pas avoir le futur qu'elle mérite si son école est bombardée et sa famille tuée».

Israël, de son côté, justifie ses actions en affirmant que des combattants du Hamas se cachent dans les établissements scolaires de Gaza, où se réfugient aussi des familles.

La guerre à Gaza a été précipitée par une attaque mortelle du Hamas sur Israël le 7 octobre 2023, qui a causé la mort de 1.208 personnes, majoritairement des civils, selon des données officielles israéliennes. En réponse, les forces israéliennes ont lancé une campagne militaire, faisant plus de 46.000 morts à Gaza, selon des chiffres fournis par le ministère de la Santé du Hamas, ces informations étant jugées fiables par l'ONU.

Malala Yousafzai a été attaquée dans le passé par des talibans en 2012 alors qu'elle se rendait à l'école dans la vallée isolée de Swat, et depuis son évacuation vers le Royaume-Uni, elle est devenue une icône internationale plaidant pour l'éducation des filles. En 2014, elle est devenue la plus jeune lauréate du prix Nobel de la paix à l'âge de 17 ans.

Elle a également dénoncé la situation des femmes en Afghanistan, où, depuis que les talibans ont repris le pouvoir en 2021, celles-ci n'ont plus accès à l'éducation secondaire ou universitaire. Elle a souligné que «les talibans ne considèrent pas les femmes comme des êtres humains», appelant les dirigeants musulmans à agir et à ne pas fournir de «légitimité» aux talibans.

«Il est temps d’élever vos voix et d’utiliser votre pouvoir», a-t-elle lancé à ses interlocuteurs. Malgré l'invitation faite au gouvernement taliban pour participer au sommet, aucun de ses responsables n'était présent, soulignant l'isolement international de cette administration.

Malala Yousafzai continue d'être une voix forte pour les droits des femmes et l'éducation, défendant les valeurs d'équité et de justice dans un monde de plus en plus polarisé.