Monde

Iran : une artiste brave les lois en chantant sans hijab et risque de lourdes sanctions

2024-12-13

Auteur: Chloé

Un acte de bravoure sans précédent. La chanteuse iranienne Parastoo Ahmadi a récemment diffusé un concert en ligne le 11 décembre, sans le hijab imposé par la loi, suscitant à la fois l'admiration et l'ire des autorités. Cette vidéo survient alors qu'une nouvelle loi, renforçant encore les sanctions pour les femmes qui ne respectent pas le code vestimentaire strict en Iran, est sur le point d'entrer en vigueur.

Dans ce concert, Parastoo apparaît vêtue d'une longue robe noire, laissant ses épaules découvertes et ses cheveux à l'air libre, défiant ainsi les dictats de la République islamique. La prestation, qui dure une trentaine de minutes et n'a pas été réalisée devant un public, semble avoir été filmée en Iran, où elle est entourée de son groupe composé de quatre hommes, dans un cadre traditionnel.

"Je suis Parastoo, la fille qui refuse de se taire et de cesser de chanter pour son pays bien-aimé," déclare-t-elle sur sa chaîne YouTube. "Écoutez ma voix dans ce concert imaginaire et rêvez d'une nation libre et belle." S'adressant aux défiants, Parastoo espère inspirer d'autres femmes à revendiquer leur droit à la liberté d'expression.

Cependant, les autorités n'ont pas tardé à réagir. L'agence de presse de la justice a dénoncé cette performance, signalant que des poursuites ont été engagées contre la chanteuse et son équipe pour non-respect des règles légales et religieuses en vigueur.

En parallèle, la dissidente en exil, Masih Alinejad, a qualifié ce concert d'historique, célébrant le courage de Parastoo, qu'elle considère comme une voix essentielle contre la tyrannie. Alinejad a écrit sur les réseaux sociaux depuis les États-Unis, louant le courage de l'artiste et sa détermination à ne pas se conformer au pouvoir oppressif.

Ce concert audacieux intervient dans un climat tendu, à la suite de la mort tragique de Mahsa Amini, qui avait déclenché un mouvement de protestation massif à travers le pays en 2022. Amini, une jeune femme iranienne kurde, avait été arrêtée pour violation du code vestimentaire, et sa mort en détention a engendré des manifestations à l'échelle nationale.

Les menaces d'une nouvelle législation prohibitive, indiquant que les femmes pourraient encourir des sanctions sévères, voire la peine de mort, pour violation des lois sur le hijab, aggravent encore la situation. Amnesty International a tiré la sonnette d'alarme, appelant la communauté internationale à agir pour défendre les droits des femmes en Iran. La lutte pour la liberté et les droits humains continue à résonner au sein de la société iranienne, galvanisée par des voix comme celle de Parastoo Ahmadi.