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Interdire le minage de Bitcoin : une idée catastrophique ? Une étude révèle des vérités troublantes

2024-11-03

Auteur: Léa

Alors que la crise climatique suscite des inquiétudes majeures parmi les leaders mondiaux, certains gouvernements envisagent d'interdire le minage de Bitcoin, souvent jugé comme une pratique ruinant l'environnement par son immense consommation d'énergie. Cependant, une étude récente réalisée par le groupe de recherche Exponential Science soulève un paradoxe déroutant : interdire le minage de Bitcoin pourrait en fait aggraver les émissions de carbone, compromettant les objectifs climatiques que ces mesures cherchent à atteindre. Intitulée "Les conséquences carbone inattendues des interdictions de minage de Bitcoin : un paradoxe dans la politique environnementale", cette recherche met en lumière les effets potentiellement désastreux de ces interdictions.

Un paradoxe préoccupant

Les chercheurs d'Exponential Science expliquent que les interdictions de minage de Bitcoin peuvent engendrer des conséquences inattendues en incitant les mineurs à se déplacer vers des zones où l'électricité provient de sources plus polluantes. Juan Ignacio Ibañez, l'un des auteurs de l'étude, souligne : « Une interdiction aux États-Unis ou en Europe pourrait en réalité aggraver les émissions mondiales de carbone, car les mineurs emménageraient dans des pays fortement dépendants des combustibles fossiles. » Par exemple, si des restrictions venaient à être imposées dans des pays comme la Norvège, où l'énergie renouvelable est prédominante, les mineurs pourraient se rediriger vers des pays comme le Kazakhstan, qui utilise principalement des centrales au charbon.

Une hausse des émissions globales

L'étude a également révélé que cette migration des mineurs pourrait potentiellement entraîner une augmentation nette des émissions de carbone à l'échelle mondiale. En effet, selon leurs estimations, une interdiction en Europe pourrait accroître les émissions mondiales liées au minage de Bitcoin de plusieurs pourcents, les mineurs se tournant vers des pays où les régulations environnementales sont moins strictes. Ironiquement, une interdiction mise en place dans des régions comme le Kazakhstan pourrait finalement contribuer à disminuer considérablement les émissions de carbone associées au minage de Bitcoin, avec une réduction potentielle de 7,63 % des émissions annuelles mondiales.

L'impact à l'échelle nationale et régionale

Les résultats de l'étude soulignent que l'impact d'une interdiction de minage peut varier considérablement en fonction de la région au sein d'un même pays. Par exemple, une interdiction en Californie, où les sources d'énergie renouvelables sont largement utilisées, pourrait forcer les mineurs à se déplacer vers des États ayant un mélange d'énergies moins écologique. En revanche, dans des États comme le Kentucky ou la Géorgie, où la dépendance au charbon est plus élevée, une interdiction pourrait effectivement contribuer à la réduction des émissions globales.

Le cas de la Chine

L'exemple de la Chine est également révélateur : le gouvernement chinois a interdit le minage de Bitcoin en 2021, ce qui a poussé de nombreux mineurs à fonctionner clandestinement, notamment dans des régions comme le Xinjiang. Si ce minage illégal venait à être entièrement stoppé, cela pourrait réduire les émissions mondiales de près de 6,9 %. Cette situation illustre la nécessité d'une réglementation éclairée par des données scientifiques, afin d'éviter que des interdictions trop larges n'aient des conséquences contraires aux objectifs de durabilité et environnementaux.

Conclusion

Ainsi, il est essentiel d'évaluer soigneusement les implications d'une interdiction du minage de Bitcoin pour éviter des effets pervers qui nuiraient à la lutte contre le changement climatique. Dans un contexte mondial où chaque action compte, la mise en œuvre d'une régulation soigneusement pensée est primordiale pour s'assurer que les décisions prises soient véritablement bénéfiques pour notre planète.