Nation

Inondations en Ille-et-Vilaine : "On s'y est habitués" mais des défis demeurent

2025-01-09

Auteur: Philippe

Dans la petite commune de Guichen, située à environ 20 km au sud de Rennes, la vie des résidents est rythmée par les humeurs du fleuve Vilaine. Le quartier du Gravier, avec ses quelques maisons à proximité du chemin de halage, subit régulièrement les inondations, un phénomène devenu presque banal pour ses habitants. Ce mercredi 8 janvier 2025, les eaux de la Vilaine, déjà en vigilance jaune selon Vigicrues, ont atteint un niveau d'alerte orange dans la soirée.

« Ce n'est pas la première fois que nous faisons face à cela », explique Louisette, qui habite ici depuis 40 ans. Pour elle et son mari Jacky, accéder à leur domicile devient un défi en période de crue. « Notre jardin est inondé, la mare est devenue un petit lac ! Je suis obligée de garer ma voiture chez ma voisine », raconte-t-elle en souriant, bien que la situation ne soit pas facile.

Au Gravier, la solidarité fait partie intégrante de la vie communautaire. Lorsque l'un des sous-sols est inondé, les voisins se mobilisent pour aider. Arlette, résidente du quartier, confirme : « Notre facteur a dû faire demi-tour car il n’a pas pu passer. Un voisin va chercher le courrier pour tout le monde. » Une entraide qui renforce les liens malgré les inconvénients des inondations.

Face à la montée des eaux, Guénaëlle, qui possède la clé du jardin d'Arlette, ne se laisse pas submerger par l'anxiété. « On doit juste s'adapter. Nous avons déplacé notre chaudière et notre électroménager pour faire face à ces inondations. Nous n'avons pas l'intention de partir, car l'été, c'est vraiment la belle vie ici ! »

Cette hiver, la Vilaine pourrait atteindre des niveaux alarmants, avec des prévisions indiquant des hauteurs d’eau pouvant atteindre 3,44 mètres à Pont-Réan. Toutefois, cela reste loin des inondations catastrophiques de 2001, où les eaux avaient frôlé les 4,75 mètres. Guénaëlle se souvient de ces moments tragiques : « À l’époque, notre garage a pris 1,30 mètre d’eau ! Nous avons dû garer nos voitures de l’autre côté de la ligne de chemin de fer, ce qui était interdit. On traversait les voies avec nos enfants pour rejoindre nos maisons. C'était très dangereux. »

Bien que la vie continue comme avant, cette situation d'inondation pose de réels défis. Les résidents du Gravier, tout en étant résilients, savent qu'ils doivent toujours rester vigilants face à la puissance de la nature. Alors que certains se demandent si cela pourrait mener à des changements de politiques de gestion des eaux, pour l’heure, la communauté affiche fort pied face à l’adversité, déterminée à poursuivre sa vie au bord de la Vilaine.