Nation

Inondations catastrophiques de novembre 1999 : le véritable drame de l'Aude raconté heure par heure

2024-11-11

Auteur: Sophie

Jeudi 11 novembre, une alerte alarmante

15 h 31 : Un bulletin d’alerte météorologique est émis par le centre météorologique interrégional d’Aix-en-Provence, annonçant des précipitations annoncées de 30 à 60 millimètres dans les Pyrénées-Orientales, l’Aude, et l’Hérault, avec des pointes possibles atteignant 150 mm entre le 12 et le 13 novembre. A 19 h, la préfecture de l’Aude reconnaît avoir reçu cette alerte.

Vendredi 12 novembre, la situation se dégrade

10 h 40 : Le bureau météorologique de Bordeaux alerte sur des vents violents, prévoyant des rafales allant jusqu'à 130 km/h. Les alertes se multiplient alors que les zones touchées s’étendent. À 11 h, cinq cargos au large de Port-La Nouvelle sont signalés en détresse à cause de vents violents. La préfecture établit un poste de commandement opérationnel. Les vagues déferlent en mer, causant des dommages et entraînant la perte d’un marin ukrainien.

12 h : Le rapport du mois d'octobre 2000 souligne l’ampleur de cette catastrophe. Ces intempéries sont causées par un phénomène complexe de dépression sur l’Espagne, combiné à un puissant anticyclone sur les Alpes, entraînant un déluge sur la côte audoise.

14 h : Les inondations commencent à frapper les zones côtières, touchant des communes comme Fleury et Narbonne, aggravées par une submersion marine.

15 h : Un bulletin d'alerte exceptionnel est diffusé, prévoyant des cumuls de pluie pouvant atteindre 350 mm en 48 heures. Les services d’état alertent directement les communes les plus touchées.

18 h : Météo France met en garde sur les pluies qui continuent à s’accumuler alors que des routes sont déjà coupées.

Vendredi soir et la tragédie à Felines-Termenès

21 h 56 : L'Aude fait ses premières victimes à Felines-Termenès, où une voiture est emportée par les eaux, bien que ses occupants s’en sortent miraculeusement. En revanche, le village de Durban-Corbières subit de plein fouet la tempête avec des vagues dévastatrices.

Samedi 13 novembre, un réveil tragique

0 h : Au moins 25 personnes s’entassent sur les toits à Luc-sur-Orbieu alors que les communications avec le monde extérieur s'effondrent. À 4 h, une brèche est signalée sur le site des mines d’or de Salsigne, permettant aux eaux contaminées de s'écouler.

5 h : Sallèles-d’Aude subit une vague qui emporte les habitations alors qu'en une nuit, 600 mm d'eau s'abattent sur la région. Plus de 446 maisons sont touchées, la scène est apocalyptique.

18 h : Le président Jacques Chirac arrive à Carcassonne pour constater les dégâts, tandis que des mesures d’urgence sont mises en place par le gouvernement.

Dimanche 14 novembre : la fin de l'alerte, 26 victimes dénombrées

Alors que la tempête se calme enfin, la douleur des pertes humaines et des destructions matérielles s’installe dans le cœur des habitants de l’Aude. La mémoire de ce mois de novembre tragique reste gravée dans les esprits et dans l'histoire. Des milliers de personnes se mobilisent pour aider ceux qui ont tout perdu, et le pays fait face à une grave crise humanitaire, prouvant une fois de plus la force et la résilience de la communauté face à l'adversité.