Inde : L'attribution d'une distinction à une prêcheuse controversée suscite une onde de choc !
2025-01-27
Auteur: Léa
Une distinction controversée
Une prêcheuse, Sadhvi Ritambhara, reconnue pour son rôle controversé dans l'incitation à la destruction de la mosquée Babri Masjid au XVIe siècle, a récemment été honorée d'un prestigieux prix par le gouvernement indien, suscitant une indignation généralisée. Cette décision a ravivé les tensions au sein d'une nation encore marquée par les violences intercommunautaires. En 1992, la démolition de la mosquée a conduit à des émeutes fatales, faisant près de 2000 victimes, principalement des musulmans, et illustrant les fractures religieuses qui traversent l'Inde.
Réactions politiques
Le Premier ministre nationaliste Narendra Modi a célébré, l'an dernier, l'inauguration d'un nouveau temple hindou sur le site de la mosquée démolie, croissant ainsi les sentiments pro-hindous qui caractérisent son administration. Ce week-end, le gouvernement a annoncé la remise du Padma Bhushan, la troisième plus haute distinction civile d'Inde, à Ritambhara, pour ses “contributions à l’action sociale”. Un choix dénoncé par de nombreux observateurs ayant déclaré que cela illustre les orientations politiques de l'exécutif tout en dévaluant la signification même de ces distinctions honorifiques.
Critiques et indignation
Le journaliste Hartosh Singh Bal a souligné que “l'attribution de cette consécration reflète l'idéologie du gouvernement et diminue la valeur des récompenses”. Les critiques sont également formulées par des activistes des droits civiques. Prashant Bhushan s'est exprimé sur les réseaux sociaux, affirmant que “cette décoration témoigne d'une dégénérescence du système de distinctions sous Modi”.
Le parcours de Sadhvi Ritambhara
Sadhvi Ritambhara, âgée de 61 ans, a longtemps été impliquée dans des mouvances visant à revendiquer l'héritage religieux hindou, prétendant que la Babri Masjid avait été érigée sur le lieu de naissance de Ram, une figure centrale dans la mythologie hindoue. Des vidéos de ses discours enflammés, incitant à la violence, circulent sur internet, témoignant de son rôle direct lors de la démolition de la mosquée, où elle était présente, encourageant les foules.
Conséquences juridiques
L'examen des faits a révélé qu'une commission d'enquête avait désigné Ritambhara parmi les personnalités ayant conduit l'Inde “au bord de la discorde”. Bien que brièvement incarcérée après l'incident violent, elle a été acquittée en 2020 de toutes les accusations. Actuellement, cette figure controversée dirige un réseau de refuges pour femmes abandonnées et orphelins, se posant comme une protectrice des plus vulnérables.
Évaluation par le gouvernement
Kanchan Gupta, conseillère du gouvernement indien, a loué les efforts caritatifs de Ritambhara, les qualifiant de “source d'inspiration et de leçon d'humilité”. Parallèlement, elle a fondé l'Armée de Durga, un groupe de femmes hindoues qui s’entraînent pour défendre leurs droits et promouvoir la cause hindoue.
Un débat qui dure
Alors que l'Inde continue de naviguer dans ses défis sociaux et religieux, cette décision de récompenser Sadhvi Ritambhara révèle des tensions profondes et soulève des questions sur l'avenir des relations interreligieuses dans le pays. Le débat autour de cette distinction dépasse largement le cadre honorifique : il met en lumière une lutte pour l'identité et l'histoire dans une nation en quête d'unité.
À suivre
Restez informés pour savoir comment cette controverse pourrait influer sur le paysage politique indien à l'approche des élections.