« Il suffit de quelques gouttes de pluie » : l'angoisse des sinistrés des inondations du Pas-de-Calais face aux alertes météo
2025-01-06
Auteur: Julie
Le Pas-de-Calais est de nouveau placé en vigilance jaune pour crue ce lundi 6 janvier 2025, suscitant l'inquiétude chez les habitants touchés par les récentes inondations. Après d'importantes précipitations ayant perturbé la région, beaucoup redoutent que la situation ne se dégrade à nouveau.
Les effets des pluies soutenues sur des sols déjà saturés ont entraîné des débordements localisés de plusieurs cours d’eau, notamment la Liane qui traverse plusieurs communes du Boulonnais. Dans cette région, certains habitants ont commencé à partager leurs craintes face au souvenir des crues dévastatrices de 2023 et 2024.
Alexis Delliaux, habitant d’Hesdigneul-les-Boulogne, décrit la psychose qui s'est installée dans le village : « Après une petite crue, mes voisins préparent leurs batardeaux. On a l'impression que l’eau monte plus vite qu’avant. » Ce sentiment partagé par de nombreux riverains reflète les traumatismes laissés par les inondations historiques, où des zones entières avaient été submergées.
En effet, lors de l'hiver dernier, le niveau de la Liane avait atteint jusqu'à 5,35 mètres, inondant des centaines de maisons et forçant des évacuations. Cette année, bien que la hauteur observée de 3,30 mètres à Isques soit inférieure, l’anxiété perdure. Antoine Chantereau, membre du collectif des sinistrés, souligne : « Nous avions l'habitude que plusieurs jours de pluie soient nécessaires pour être inondés, mais maintenant tout semble différent. »
Pour faire face à cette crise récurrente, la communauté d'agglomération du Boulonnais a entrepris une étude pour mieux comprendre le phénomène des crues et proposer des solutions structurelles telles que l'élargissement de rivières, la création de fossés d'évacuation et de zones d'expansion de crue. Toutefois, les sinistrés expriment leur frustration face à la lenteur de ce processus, souhaitant voir des actions concrètes mises en place rapidement pour éviter de futures tragédies.
La situation soulève des interrogations sur la pérennité de l'habitat local. En réponse, la région envisage d'acquérir des maisons dans certaines zones vulnérables pour une renaturation des espaces. Une perspective difficile à envisager pour des habitants comme Alexis, qui se dit prêt à lutter pour sa maison : « C’est un sentiment d’abandon, mais je ne partirai pas. » On ne peut que souhaiter qu'une solution pérenne soit trouvée pour apaiser ces craintes persistantes et améliorer la sécurité des résident.