"Il adore tendre le micro aux complotistes et aux antisémites" : Caroline Fourest "affligée" par la nomination de Frédéric Taddéï à la tête de "Marianne"
2024-12-20
Auteur: Pierre
À partir du 1er mars 2025, l'hebdomadaire "Marianne" se dotera d'un nouveau directeur. Frédéric Taddéï a été désigné pour succéder à Natacha Polony, qui a dirigé le magazine depuis 2018. Cette annonce a été faite le 19 décembre dernier par CMI France, le propriétaire du journal. Cette nomination survient après que Polony a décidé de renoncer à ses fonctions, suite à un désaccord avec le milliardaire tchèque Daniel Kretinsky, propriétaire de 'Marianne'. Natacha Polony continuera toutefois à contribuer en tant qu'éditorialiste.
Le communiqué indique également que Kretinsky, au départ, avait envisagé de vendre "Marianne". Cependant, il a finalement décidé de conserver le titre, tout en s'assurant que le magazine continuera à défendre les valeurs républicaines et laïques. CMI France prévoit un plan stratégique pour rétablir l'équilibre financier du journal, et son président, Denis Olivennes, a assuré que le journal respecterait l'esprit centré et révolutionnaire de son fondateur, Jean-François Kahn.
Des voix s'élèvent contre cette nomination, notamment celle de Caroline Fourest. Ancienne rédactrice de "Marianne" de 2016 à 2022, elle s'est déclarée "affligée" par ce choix sur les réseaux sociaux. Elle critique Taddéï en le qualifiant d'avoir toujours méprisé le journalisme, n'incarnant en rien l'esprit républicain et laïque du magazine. Sa position rejoint celle d'un certain nombre de journalistes et d'observateurs qui craignent que cette nomination ne compromette l'intégrité et l'orientation du journal, qui a traditionnellement été un bastion de la liberté d'expression et un critique acerbe des idées extrémistes.
Cette situation soulève des questions sur l'avenir éditorial de "Marianne" et son engagement envers des valeurs fondamentales de la République. Des débats se mènent sur la direction que prendra le magazine sous la direction de Taddéï, tandis que certains redoutent une dérive vers des discours plus complotistes. Le changement prévu en 2025 pourrait marquer un tournant crucial pour l'hebdomadaire, et pour toute la sphère médiatique française.