
Guerre en Ukraine : les pays baltes et la Pologne envisagent de quitter le traité sur les mines antipersonnel
2025-03-19
Auteur: Michel
Le 20 mars, les 27 États membres de l'Union européenne se réuniront à Bruxelles pour un Conseil européen axé principalement sur la défense et son financement. En anticipation, l'Estonie, pays partageant une frontière avec la Russie, a déjà annoncé qu'elle consacrerait 5% de son PIB à ses dépenses militaires l'année prochaine, soulignant la montée des tensions dans la région.
Cependant, une initiative controversée est à l'étude : l'Estonie, la Lettonie, la Lituanie et la Pologne envisagent de se retirer du traité interdisant les mines antipersonnel. Ces dispositifs explosifs, souvent dissimulés dans le sol, causent des blessures graves ou la mort aux civils innocents qui les rencontrent. Cette décision suscite une indignation au sein des ONG de défense des droits humains, mais les gouvernements concernés la défendent au nom de la sécurité nationale.
La ministre de la Défense lituanienne a déclaré : "Tous les moyens sont bons pour défendre notre pays", illustrant la volonté assumée de contrer les menaces perçues. Bien que la Convention d'Ottawa de 1999 prohibe l'utilisation de ces armes, les représentants des États baltes et de la Pologne argumentent que la situation actuelle nécessite une réévaluation des engagements passés, notamment en raison des actions de la Russie, qui n'a jamais signé le traité sur les mines. La Pologne, par ailleurs, partage une frontière terrestre avec la Russie à travers l'enclave de Kaliningrad.
Les critiques sont vives concernant cette décision. Christian Cardon, porte-parole du Comité international de la Croix-Rouge, a exprimé son choc, affirmant : "C'est un recul historique. 80% des victimes des mines antipersonnel sont des civils, qui ne participent pas aux hostilités. Les conséquences à long terme incluent des vastes espaces rendus inhabitables, impactant gravement l'économie, l'agriculture et la sécurité des enfants. Nous sommes non seulement choqués mais aussi extrêmement déçus."
Avec cette initiative, les tensions géopolitiques en Europe de l'Est continuent de croître, et cela pourrait avoir des répercussions majeures sur la sécurité et le bien-être des populations civiles. Alors que les discussions se poursuivent, la communauté internationale suit de près cette évolution d'une situation déjà complexe.