L'inquiétude grandissante autour de la guerre commerciale entre les États-Unis et le reste du monde a provoqué une réaction immédiate sur les marchés européens ce lundi. Dès l'ouverture, plusieurs indices boursiers ont enregistré des baisses drastiques, amplifiées par les répercussions des hausses de droits de douane récemment imposées par Washington.

Le ministre irlandais des Affaires étrangères, Simon Harris, a averti que cibler la technologie américaine constituerait une "escalade extraordinaire". L'Irlande, dépendante des investissements américains, surtout dans les secteurs pharmaceutique et technologique, est particulièrement touchée par cette guerre commerciale. Harris s'est récemment rendu à Luxembourg pour discuter avec ses homologues européens sur la réponse de l'UE face à l'augmentation des tarifs.

Lors d'une visite dans la capitale américaine, le Premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou a exprimé l'espoir d'une réduction des droits de douane à l'égard d'Israël lors de sa rencontre avec Donald Trump. Malgré des tentatives de contournement des taxes par Israël, Trump maintient sa position, arguant d'un important déficit commercial entre les deux pays.

Le Japon, de son côté, a prévu de présenter un plan d'allègement des droits de douane au président américain. Le Premier ministre Shigeru Ishiba a souligné l'importance d'une approche cohérente pour traiter cette question, afin d'éviter des mesures fragmentaires.

Les inquiétudes s'étendent à l'échelle mondiale, avec l'Allemagne, représentée par Friedrich Merz, exprimant la nécessité impérieuse de restaurer sa compétitivité internationale. Merz a alerté sur la situation "dramatique" des marchés financiers et a appelé à des réductions d'impôts et des mesures pour stabiliser les coûts énergétiques.

Face à cette tempête douanière, le morale des investisseurs dans la zone euro a chuté à son plus bas niveau en plus d'un an, l'indice Sentix ayant plongé à -19,5 en avril, alors que les marchés des actions se préparaient à une journée noire.

Les Bourses européennes ont rapidement réagi. À Paris, le principal indice a accusé une baisse de 6,19%, tandis que le DAX de Francfort a plongé de plus de 7%. Le marché londonien n'a pas échappé à cette tendance, avec un recul de près de 5,83%. De plus, les pertes ont été ressenties à Madrid et à Milan, illustrant l'ampleur des effets négatifs des tensions commerciales.

De l'autre côté du globe, la Bourse de Hong Kong a enregistré une chute record de 13,22%, une première depuis la crise asiatique de 1997, tandis que le marché de Shanghai a lui aussi connu des pertes significatives, renforçant le tableau inquiétant de la situation économique actuelle.

Parallèlement, la Chine a dénoncé "l'abus de droits de douane" par les États-Unis, affirmant que cela revenait à une forme d'intimidation économique. La réaction des marchés et l'humeur des investisseurs soulignent l'impact global de cette guerre commerciale, alors que des discussions sont attendues parmi les nations pour contrer cette escalade.

L'impact de cette crise ne se limite pas seulement aux marchés boursiers. Le climat économique mondial est en train de changer, poussant les pays à reconsidérer leurs stratégies commerciales et leurs relations. L'UE, rassemblée pour répondre à ces provocations américaines, se prépare à des négociations cruciales qui pourraient redéfinir les règles du commerce international à l'ère post-Trump.