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Guadeloupe : Couvre-feu pour les mineurs prolongé suite à des émeutes

2024-09-25

Auteur: Philippe

Le préfet de la Guadeloupe, Xavier Lefort, a annoncé le mardi 24 septembre l'extension du couvre-feu imposé aux mineurs après une série de violences urbaines. Ce dispositif, initialement instauré le lundi précédent, s'étend désormais à des zones supplémentaires, dont les communes de Capesterre-Belle-Eau et du Lamentin, portant ainsi le total à neuf nouveaux secteurs concernés en plus des sept déjà affectés.

Les zones de Sapotille, de l’Ilet Pérou et Sainte-Marie à Capesterre-Belle-Eau, ainsi que celles de Blachon, Le Bourg, Solitude, Crâne, Bréfort et Borel au Lamentin, sont ainsi placées sous couvre-feu. Celui-ci interdit la circulation des « mineurs non accompagnés d’un parent ou d’un titulaire de l’autorité parentale entre 22 heures et 5 heures ».

Les quartiers de la Boucan et Bébel à Sainte-Rose, ainsi que plusieurs autres quartiers dans les communes de Gosier, Pointe-à-Pitre et Abymes, demeurent également sous le coup de cette mesure en raison des violences observées depuis le 18 septembre dernier. Le couvre-feu est prévu jusqu’au 28 septembre 2024 à 5 heures.

L'arrêté préfectoral évoque la mise en place de barricades et de barrages routiers ainsi que des actes de vandalisme tels que des incendies cibleant des radars. Les forces de sécurité ont été la cible de jets de pierres et de cocktails Molotov, entraînant des blessures et des dommages matériels.

En parallèle, la procureure de la République de Pointe-à-Pitre, Caroline Calbo, a indiqué qu'une enquête a été ouverte concernant des vols aggravés, suite au pillage de quatre magasins à Sainte-Rose. Depuis le début des émeutes, cinq mineurs ont été interpellés, ainsi qu’un jeune homme de 18 ans trouvé en possession d'un liquide inflammable près d'un barrage. Ce dernier a plaidé coupable et sera soumis à 140 heures de travaux d'intérêt général pour compenser les dégradations.

Afin de répondre à ce phénomène de violence, des mesures pénales pédagogiques seront adoptées, incluant le travail d’intérêt général et la confiscation des téléphones utilisés pour organiser ces actes via des groupes WhatsApp. Curieusement, aucune revendication claire n’a été mise en avant par les acteurs de ces émeutes.

Par ailleurs, des troubles similaires sont signalés à moins de 200 kilomètres au sud, en Martinique, où des manifestations contre la vie chère ont dégénéré en émeutes, reflétant un climat de tension sociale plus large dans la région.