La visite du roi Felipe VI et de la reine Letizia dans le sud-est de l'Espagne, ravagé par des inondations meurtrières, a été suspendue suite à des manifestations violentes. Ce dimanche 3 novembre, les souverains se sont rendus à Paiporta, près de Valence, où les inondations ont causé la mort d'au moins 217 personnes.

Accueillis par des cris de « assassins ! » et des jets de boue, Felipe VI et Letizia ont tenté de dialoguer avec les victimes pendant environ une heure avant de se retirer. Initialement, leur visite devait se poursuivre à Chiva, une autre ville durement touchée.

L'hostilité de la foule était principalement dirigée contre le Premier ministre socialiste, Pedro Sanchez, et le président conservateur de la région de Valence, Carlos Mazon. Face à une colère grandissante, ils ont été évacués par les services de sécurité. Les manifestants scandaient des slogans tels que « Mazon démission ! » et « Combien de morts ? », accusant les autorités d'avoir mis trop longtemps à activer une alerte suite à la mise en garde d'une alerte rouge par les services météorologiques.

Pedro Sanchez a exprimé sa compréhension face à la souffrance des victimes, tout en condamnant la violence et qualifiant les incidents comme « certains moments marginaux ». Des images diffusées par la télévision publique montrent la vitre arrière de son véhicule brisée.

Les alertes sont aggravées avec l'annonce d'une nouvelle vigilance rouge pour des pluies torrentielles dans la région. L'agence météorologique espagnole (Aemet) a averti que de violents orages pourraient provoquer des pluies dépassant les 90 litres par mètre carré en une heure. Actuellement, 213 pertes humaines ont été confirmées dans la seule région de Valence, la recherche des disparus se poursuivant.

Samedi, des renforts militaires ont été mobilisés avec l'envoi de 5 000 soldats supplémentaires, portant à 7 500 le nombre total de militaires impliqués dans les opérations de secours, ce qui constitue le plus grand déploiement de forces armées en temps de paix en Espagne. En parallèle, 5 000 policiers et gardes civils viennent soutenir les efforts de secours.

Les autorités signalent que des centaines de véhicules endommagés ont été enlevés et que l'électricité a été rétablie pour 94 % des habitants concernés. Malheureusement, les espoirs de retrouver des survivants s'amenuisent alors que les recherches se concentrent sur des zones encore inondées.

Ce phénomène climatique extrême, connu sous le nom de « goutte froide », a provoqué en quelques heures des précipitations équivalentes à celles d'une année entière. Les scientifiques avertissent que de tels événements devraient se multiplier avec le réchauffement climatique, exacerbant les conditions météorologiques extrêmes sur la côte méditerranéenne espagnole.