Groenland : Le Danemark sous pression face à l'offensive de Donald Trump
2025-01-10
Auteur: Emma
Le gouvernement danois fait preuve de prudence et de délicatesse face à la nouvelle provocation de Donald Trump qui, le 7 janvier, a remis en question les droits du Danemark sur le Groenland. Dénommant cette acquisition comme une question de sécurité nationale, il a averti que le Danemark devrait accepter cette réalité sous peine d’être confronté à des « droits de douane très élevés ».
La première ministre danoise, Mette Frederiksen, a réuni en urgence les chefs des partis au parlement, ainsi que les représentants du Groenland, pour évaluer la situation. Elle a rapidement écarté tout risque d'annexion militaire, prônant plutôt un dialogue pacifique : « Nous avons proposé une conversation entre nous », a-t-elle réfuté.
Cette réponse mesurée fait écho à la réelle dépendance du Danemark envers les États-Unis, tant sur le plan économique que sécuritaire. L’ancien ministre danois des affaires étrangères, Løkke Rasmussen, a insisté sur l’importance de ne pas s’engager dans une « guerre des mots » avec un futur président qui s'installe dans le bureau ovale.
À l'international, les réactions ont été également vives. Des leaders européens, une fois de plus unis, ont dénoncé les commentaires de Trump. Le chancelier allemand, Olaf Scholz, a exprimé son incompréhension, rappelant le principe fondamental du droit international concernant l’inviolabilité des frontières, le comparant à l’invasion de l’Ukraine par la Russie. De son côté, la responsable de la diplomatie de l’UE, Kaja Kallas, a appelé au respect de la souveraineté du Groenland.
Avec ses 56 000 habitants répartis sur une superficie quatre fois plus grande que celle de la France, le Groenland a été établi comme colonie danoise en 1814. En 1953, il est devenu un territoire autonome tout en faisant partie intégrante du royaume danois, mais aussi un territoire d’outre-mer de l’Union européenne. Les États-Unis ont déjà une présence militaire significative sur ce territoire, exploitant notamment une station radar dédiée à la surveillance des menaces missiles.
Donald Trump avait précédemment manifesté un intérêt pour l'achat du Groenland durant son mandat de 2019, soutenant son point de vue par des précédents historiques tels que l'achat de l'Alaska. Malgré le rejet ferme de Frederiksen, l'idée ne semble pas complètement écartée suite aux dernières déclarations de Trump.
Sur le plan local, la dynamique évolue rapidement. Le Premier ministre groenlandais, Mute Bourup Egede, est un fervent défenseur de l’indépendance et souhaite organiser un référendum sur cette question dès son réélection prévue en avril 2025. Malgré la subvention annuelle de 600 millions d'euros que le Danemark verse au Groenland, les Groenlandais pourraient être tentés par des propositions d’investissements provenant d’autres pays.
Suite aux déclarations de Trump, le gouvernement groenlandais a affirmé que « le développement et l’avenir du Groenland sont décidés uniquement par son peuple », illustrant bien une conscience accrue de sa souveraineté. Mute Bourup Egede encourage ses concitoyens à « rester unis et prêts pour un nouvel avenir », signifiant ainsi qu'il est favorable à une exploration économique tout en préservant l’identité et l'autonomie de son nation.