Grippe aviaire : La France prend des mesures sans précédent pour contrer une épidémie
2025-01-17
Auteur: Sophie
Au sein des autorités sanitaires françaises, la vigilance est à son comble. Nicolas Eterradossi, directeur du laboratoire national de référence sur l'influenza aviaire, souligne que la situation nécessite une attention constante. Bien que la France ait enregistré la mort d'un homme en Louisiane dû à la grippe aviaire, cela n'impacte pas directement la situation nationale. Depuis le 9 novembre 2024, la France est placée en risque "élevé" d'influenza aviaire hautement pathogène (IAHP), le niveau d'alerte le plus élevé.
Face à cette menace, la France a su développer des stratégies préventives. Après la grave épizootie de 2015-2016, qui a gravement touché l'élevage, des mesures significatives ont été mises en place. Des sas ont été installés à l'entrée et à la sortie des élevages, et un nettoyage renforcé des véhicules de transport a été introduit, afin d'éviter la propagation des virus.
Les leçons tirées du passé sont désormais intégrées dans des protocoles clairs. Des critères d'observation rigoureux ont été établis. Par exemple, tout signe de baisse de ponte ou d'alimentation chez les volailles doit entraîner des prélèvements pour un diagnostic. Cette surveillance ne se limite pas aux élevages : la faune sauvage est également sous haute surveillance en raison du rôle des oiseaux migrateurs dans la propagation du virus.
"Nous avons développé une expertise solide sur le terrain", explique Eterradossi. Des partenariats avec l'Organisme français de la biodiversité permettent de récupérer et d'analyser les oiseaux retrouvés morts. Les espèces vectrices, comme les mouettes, sont systématiquement étudiées lors de leur découverte, surtout en cas de mortalités groupées.
Avec les avancées récentes, la France a mis en place une vaccination systématique des canards en 2023. Ce choix, même s'il est motivé par la préservation de l'industrie avicole, positionne la France comme un modèle international dans la lutte contre l'influenza aviaire, malgré les défis liés à la solitude de cette initiative. En 2021-2022, la France a connu plus de 350 foyers, tandis qu'en début 2025, ce chiffre a été réduit à une quinzaine.
La vaccination s'accompagne d'une surveillance intensive. Les canards d'élevage sont aujourd'hui les animaux les plus surveillés de l'histoire, et les tests en cours montrent que les variantes de l’IAHP présentes aux États-Unis ne circulent pas actuellement en France. Cette coopération internationale est cruciale pour partager des données et des pratiques efficaces.
En matière de santé humaine, des échanges réguliers entre les secteurs vétérinaires et médicaux sont organisés. Bien que le risque d'une pandémie semble lointain, des mesures de prévention sont en cours. Des documents seront bientôt fournis aux médecins pour les tenir informés de la situation, notamment concernant les nouveaux virus H5 détectés.
Les experts rassurent que les procédures sont en place pour gérer tout cas suspect. Le message est clair : la France reste vigilant et prête à réagir pour protéger à la fois les animaux et les humains.
Ainsi, face à la grippe aviaire, la France montre une résilience et une capacité d'adaptation impressionnantes. Reste à espérer que ces efforts portent leurs fruits et qu'une nouvelle épidémie puisse être évitée. Mais avec près de 30 espèces de mammifères infectées récemment, la prudence est de mise.