La production d'électricité nucléaire : un bond spectaculaire vers 2025 !
2025-01-16
Auteur: Léa
La production d'électricité d'origine nucléaire est sur le point d'atteindre des sommets historiques en 2025, représentant presque 10% de l'approvisionnement énergétique mondial. Selon un rapport de l'Agence internationale de l'énergie (AIE), ce changement est marqué par un déplacement du centre de gravité de l'énergie nucléaire, qui s'oriente désormais vers la Chine, au détriment de nations plus anciennes dans le domaine nucléaire telles que les États-Unis et la France.
Actuellement, plus de 70 gigawatts de nouvelles capacités nucléaires sont en cours de construction à l'échelle planétaire, ce qui représente l'un des niveaux les plus élevés depuis trois décennies. L'AIE anticipe que la production d'électricité nucléaire atteindra environ 2.900 TWh dès 2025, une augmentation significative par rapport aux 2.742 TWh produits en 2023. Cette croissance fulgurante est soutenue par l'électrification progressive de divers secteurs, de l'industrie aux véhicules électriques, sans oublier l'explosion des centres de données à l'ère de l'intelligence artificielle.
Fatih Birol, directeur exécutif de l'AIE, souligne l'importance de cette étape : « En 2025, la production d'électricité d'origine nucléaire sera la plus élevée de l'histoire ». Cette dynamique positive fait suite aux blessures infligées à l'industrie après le désastre de Fukushima en 2011, mais la relance est clairement tirée par l'essor nucléaire en Chine. Sur les 52 réacteurs en construction depuis 2017, 25 sont d'origine chinoise, démontrant le potentiel énorme de ce marché émergent.
En revanche, les États-Unis et la France stagnent, confrontés à des coûts de développement importants et à une bureaucratie complexe. Birol note que « la géographie mondiale de l'industrie nucléaire est en train de changer », confirmant que depuis 1970, les États-Unis et l'Europe occupaient le devant de la scène.
Les chiffres parlent d'eux-mêmes : en Europe, la part de l'énergie nucléaire dans le mix électrique est tombée à moins de 25% aujourd'hui, alors qu'elle atteignait 35% dans les années 1990. La trajectoire indique qu'elle pourrait passer sous la barre des 15% dans une décennie. Les États-Unis font face à des défis similaires avec une sous-performance notoire. En moyenne, les projets nucléaires prennent un retard considérable de sept ans, avec des coûts décuplés par rapport aux prévisions initiales.
Mais ce n'est pas tout ! L'industrie fait également face à des inquiétudes sur la concentration des sources d'approvisionnement. Actuellement, 99% des capacités d'enrichissement sont contrôlées par seulement quatre sociétés, détenant des parts significatives : la China National Nuclear Corporation (CNNC) à 15%, Rosatom de Russie à 40%, Urenco (un consortium d'entreprises britanniques, allemandes et néerlandaises) à 33%, et Orano en France à 12%. Birol avertit que cette dépendance pose un risque majeur.
Parallèlement à cela, l'émergence de petits réacteurs modulaires (SMR) révolutionne la filière nucléaire, spécifiquement conçus pour alimenter en électricité des sites industriels ou produire de la chaleur. « Les SMR gagnent en popularité dans le monde entier, et d'ici 15 ans, leur coût sera compétitif par rapport à d'autres sources d'énergie renouvelables, y compris l'éolien offshore », prédit Birol.
La montée en puissance des SMR est en grande partie catalysée par les besoins énergétiques croissants des entreprises technologiques, en particulier celles exploitant l'intelligence artificielle. L'AIE prévoit trois scénarios optimistes au cours des prochaines années, tous indiquant une augmentation significative des capacités nucléaires mondiales, avec un potentiel d'atteindre près de 650 GW d'ici 2050, pouvant même dépasser les 1.000 GW si des interventions gouvernementales déterminées sont mises en place.
Restez alerte ! Ce développement pourrait changer la donne du paysage énergétique mondial et redessiner les relations géopolitiques autour de l'énergie.