Une action de grève a été lancée jeudi sur plusieurs sites aux États-Unis par des employés du géant Amazon, alors que les fêtes de fin d'année approchent. Les travailleurs exigent principalement des augmentations de salaire face à la hausse du coût de la vie. Cette initiative survient après que la direction d'Amazon a refusé de négocier avec le syndicat Amazon Labor Union (ALU), qui a rejoint la puissance syndicale des Teamsters (IBT) en juin dernier.

Les grévistes viennent de sept sites, notamment à New York, Atlanta, en Californie et dans l'Illinois, selon les données fournies par l'International Brotherhood of Teamsters. À New York, environ 100 personnes se sont réunies devant l'entrepôt principal d'Amazon dans le Queens. Bien que le site ait continué ses activités, le rassemblement a perturbé les flux d’entrée et de sortie, selon Tony Rosciglione, trésorier de l’antenne locale des Teamsters, qui estime le nombre de grévistes à 300.

Le mouvement implique non seulement des employés d'Amazon mais également des conducteurs de camions sous-traitants. L'IBT a évalué à 10 000 le nombre total de salariés d'Amazon ayant adhéré à ce syndicat. Depuis plusieurs mois, l’ALU et les Teamsters réclament des négociations pour un nouvel accord de travail que l'entreprise refuse obstinément. Malgré des ultimatums, notamment un fixé au 15 décembre, Amazon n’a pas réagi.

Les Teamsters n’ont pas précisé la durée du mouvement de grève. Sean O’Brien, président de l'IBT, a déclaré : « Si votre colis prend du retard pendant les fêtes, n’oubliez pas que c’est la cupidité d’Amazon qui en est la cause. Nous avons donné à Amazon une date limite claire pour entamer des négociations et agir de manière responsable pour nos membres. Ils l’ont ignoré. »

Amazon a constamment contesté la création de syndicats parmi ses employés, mais la situation a changé lorsqu'un groupe d'employés d'un centre de tri à Staten Island a voté pour établir une antenne de l'ALU au printemps 2022. Bien qu'Amazon ait tenté d'invalider cette décision, le National Labor Relations Board a soutenu le vote en août dernier. Bien qu'aucune autre antenne de l'ALU n'ait été officiellement créée aux États-Unis, le syndicat affirme avoir des membres dans diverses régions.

Cependant, une porte-parole d'Amazon a rejeté ces affirmations, déclarant que le groupe tente de « tromper l’opinion » en prétendant représenter un nombre bien plus élevé d'employés qu'en réalité. Contactée par la suite, la société n'a pas voulu commenter la situation actuelle.

Ce climat de mécontentement ne se limite pas aux États-Unis. En Allemagne, environ 450 employés d’un centre de logistique d’Amazon à Werne ont également observé une grève pour exiger de meilleures conditions de travail. Le syndicat ver.di prévoit des mouvements similaires sur huit autres sites d’ici la fin de l’année, espérant mobiliser environ 16 000 personnes. Ces grèves font partie d'une lutte de longue haleine qui dure depuis onze ans, ayant conduit à des augmentations salariales et des améliorations des conditions de travail, d’après le syndicat.