
Génocide des Tutsi au Rwanda : un ancien doyen de faculté de médecine arrêté à Paris
2025-03-01
Auteur: Philippe
Un ancien doyen d'une faculté de médecine rwandaise a été mis en examen à Paris le 28 février dernier. Il fait l'objet de suspicions de participation au génocide des Tutsi qui a ravagé le Rwanda en 1994, notamment dans la préfecture de Butare.
Le Parquet national antiterroriste (PNAT) a confirmé qu'un homme, domicilié en France, a été placé sous contrôle judiciaire après avoir été mis en examen pour génocide, crimes contre l'humanité et entente en vue de la commission de ces crimes. Selon les autorités, cet individu est accusé d'avoir joué un rôle actif dans le génocide des Tutsi.
Identifié comme Alphonse K., âgé de 72 ans et naturalisé français, cet ancien médecin avait été doyen de la faculté de médecine de Butare durant la période tragique du printemps 1994. Il avait déjà été placé en garde à vue dans le cadre de l'enquête préliminaire ouverte par le PNAT en novembre 2024.
Les accusations portent sur sa présumée « facilitation du génocide » et sur son abstention à s'opposer à des actes violents. Des sources proches de l'enquête rapportent également qu'il aurait incité à la violence lors d'une réunion le 14 mai 1994, en présence de Jean Kambanda, alors Premier ministre du gouvernement intérimaire, avec une retranscription des propos qui lui sont attribués.
En outre, il est suspecté d'avoir donné des ordres au sein de l'hôpital de Butare pour favoriser l'extermination ou la déportation de patients et employés tutsis, ce qui témoigne d'une implication directe dans les événements tragiques de cette époque.
Il est important de rappeler qu'entre avril et juillet 1994, le génocide rwandais, orchestré par le régime hutu extrémiste, a coûté la vie à environ 800 000 personnes, principalement des Tutsi mais aussi des Hutu modérés, tués par les Forces armées rwandaises et les milices Interahamwe. Ce crime contre l'humanité reste gravé dans les mémoires et soulève des interrogations sur la justice et la réconciliation dans la région.
Parallèlement, cet événement relance le débat sur la responsabilité de certains acteurs du génocide, notamment ceux qui ont trouvé refuge en Europe. La France, en tant que pays d'accueil pour de nombreuses personnes impliquées dans le génocide, est sous le feu des critiques pour son rôle présumé dans les événements de cette époque. Cela soulève des questions délicates sur la façon dont les crimes passés sont traités et sur la nécessité d'une justice réparatrice.