Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahou, a révélé samedi son intention de ramener « tous les otages » détenus dans la bande de Gaza, alors qu'un accord de cessez-le-feu entre en vigueur après 15 mois de conflit entre Israël et le Hamas. M. Netanyahou a souligné que ce cessez-le-feu est « provisoire » et qu'Israël se réserve le droit de reprendre les hostilités « avec plus de force » si nécessaire, tout en étant soutenu par les États-Unis.

L'accord de trêve doit débuter dimanche à 08H30 (06H30 GMT), alors que la pression diplomatique s'intensifie avec l'approche de l'investiture de Donald Trump, le nouveau président américain. Le Qatar, à la tête des médiateurs aux côtés de l'Égypte et des États-Unis, a fait savoir que cet accord a été obtenu après des négociations laborieuses de plus d'un an. « Nous avons changé la face du Moyen-Orient et le Hamas est battu et isolé », a affirmé Netanyahou, promettant de ramener les otages.

L'accord stipule la cessation des hostilités et la libération de 33 otages israéliens en échange de la libération de 737 prisonniers palestiniens par Israël. Selon les sources, ce premier échange s’étalera sur six semaines et la libération pourrait comprendre plus de 1.890 prisonniers palestiniens.

La situation des otages reste préoccupante, car parmi les 251 personnes enlevées lors d'une attaque par le Hamas le 7 octobre 2023, 94 sont encore retenues à Gaza, dont 34 auraient déjà perdu la vie, selon les informations émanant de l'armée israélienne.

Israël a validé l'accord après que le Hamas, reconnu comme une organisation terroriste par Israël, les États-Unis et l'Union européenne, a donné son accord. Les premiers otages seront libérés dès demain, mais le nombre exact et les horaires n'ont pas été précisés.

Des mesures concrètes pour accueillir les otages ont été mises en place, avec trois points d'accueil à la frontière sud d'Israël. Les otages libérés seront pris en charge par des médecins et ensuite transportés vers des hôpitaux pour évaluation de leur état de santé.

Selon des sources proches du Hamas, le premier groupe d'otages libérables serait composé de trois Israéliennes. Netanyahou a insisté pour recevoir « la liste » des otages devant être libérés avant le début de l'échange.

Israël a désigné 95 Palestiniens adeptes, majoritairement arrêtés après le 7 octobre, pour une libération ce dimanche. Cette décision s'accompagne d'une préoccupation concernant des figures de proue comme Zakaria al-Zoubeidi, un ancien leader de la branche armée du Fatah, arrêté depuis 2019.

Deux Franco-Israéliens, Ofer Kalderon et Ohad Yahalomi, font partie des otages concernés, enlevés au kibboutz Nir Oz avec leurs enfants, ces derniers ayant été libérés lors d'une trêve en novembre 2023.

Joe Biden a confirmé que cette première phase de l'accord comprend aussi le retrait des forces israéliennes des zones densément peuplées à Gaza, ainsi qu'une augmentation de l'aide humanitaire, alors que l'ONU a alerté sur les conditions de famine touchant la région. À ce jour, les autorités égyptiennes ont déclaré que l'accord permettrait l'arrivée de 600 camions d’aide par jour à Gaza, incluant 50 camions de carburant.

Enfin, pendant cette première phase, des discussions se poursuivront concernant la deuxième phase, qui devrait aboutir à la libération des derniers otages et, en ultime étape, à la reconstruction de Gaza et à la restitution des corps des otages décédés en captivité.