Sous l'ère Trump 2.0, la science américaine est à un tournant critique. Selon un sondage de la renommée revue scientifique Nature publié le 27 mars, une majorité écrasante de chercheurs américains estime qu'il est temps de faire leurs valises. Les coupes budgétaires massives, les licenciements en cascade et un climat politique hostile à la recherche ne font qu'aggraver la crise.

Près de 1 200 scientifiques — soit 75 % des presque 1 650 participants — affirment sérieusement envisager de quitter les États-Unis. Des nations comme le Canada, des pays en Europe ou encore l'Australie s'annoncent comme des refuges plus favorables pour poursuivre leurs travaux scientifiques.

Cette tendance est encore plus manifeste chez les jeunes chercheurs : près de 80 % des doctorants et post-doctorants sondés pensent à s'en aller. Une étudiante en génomique végétale d'une université prestigieuse avoue : « C'est mon pays, je l'aime profondément. Mais beaucoup de mes supérieurs me disent de partir. Et vite. »

Les licenciements massifs dans le secteur scientifique sont alarmants. Le gouvernement Trump, soutenu par Elon Musk à la tête d'un large programme de réduction des dépenses fédérales, a coupé les financements à des agences de recherche essentielles. Des dizaines de milliers de scientifiques employés par l'État ont été licenciés, créant un climat d'incertitude où la recherche pourrait être gravement compromise.

En outre, la situation est rendue encore plus complexe par un durcissement des libertés académiques et de la politique migratoire. Pour de nombreux chercheurs étrangers ayant quitté leur pays d'origine pour travailler aux États-Unis, cette vague de déceptions représente un effondrement de leurs rêves de longue date. Ils se retrouvent pris au piège entre leur attachement à un pays qui a longtemps été un leader en matière de recherche et des conditions de travail insoutenables.

Alors que la crise de la recherche continue de s'intensifier, le monde scientifique regarde vers le Canada et l'Europe, à la recherche d'un environnement plus accueillant. Cette fuite des cerveaux pourrait avoir des conséquences dévastatrices pour l'innovation et le progrès scientifique aux États-Unis, laissant le pays à la traîne tout en d'autres nations se positionnent comme les futurs leaders de la recherche mondiale.