À Montreuil (Seine-Saint-Denis), une file d'attente impressionnante s'étire devant la Marbrerie, une salle de concerts prisée. Jeunes et adeptes de la culture bobo se pressent pour assister au meeting du député de la Somme, François Ruffin. Ce mardi 1er avril, cette ancienne figure du journalisme lance sa campagne qui vise résolument la présidentielle de 2027. Sur scène, une fanfare interprète Bella Ciao, ce chant emblématique de la résistance italienne qui est devenu un hymne pour le mouvement progressiste. Parmi le public, une diversité d'élus de tous horizons de la gauche, communistes, écologistes et socialistes, brillent par leur présence. Alexis Corbière, député local, prend la parole en premier et fait vibrer la salle en scandant « Unité ! Unité ! Unité ! ». « Il faut que la force se lève, assez de divisions ! », clame-t-il, déterminé à consolider cette union difficile à l'intérieur de la gauche.

Il est 21 heures lorsque François Ruffin s'avance sur scène. Le pupitre affiche fièrement le nom de sa nouvelle campagne, intitulée « Notre France », qui s'oppose directement à la « nouvelle France » de Jean-Luc Mélenchon, un concept qui, selon Ruffin, divise davantage qu'il ne rassemble en mettant l'accent sur l'immigration. Ruffin plaide pour une vision unifiée de la gauche, qui transcende les divisions internes et se recentre sur les préoccupations des classes populaires. En effet, il souhaite établir une réelle connexion avec les électeurs délaissés par les partis traditionnels, en mettant l'accent sur des thèmes clés tels que la justice sociale et l'écologie. À l'aube des élections présidentielles, la question de l'unité à gauche est plus cruciale que jamais.