François Bayrou, le leader centriste, espérait fermement le 22 décembre dernier révéler une version définitive de son gouvernement. Son objectif : établir un cabinet avant Noël, conformément à l'engagement pris. Cependant, une fois de plus, l'annonce tant attendue a été repoussée, amplifiant les tensions au sein du gouvernement.

Le président Emmanuel Macron semble adopter une attitude distante, presque indifférente, face aux défis rencontrés par Bayrou dans la formation de ce « gouvernement d’intérêt général », qui exclut le Rassemblement national (RN) et La France insoumise (LFI). Alors que Bayrou cherchait à rassembler les soutiens nécessaires, Macron effectuait un tour du monde, visitant Bruxelles, Mayotte, Djibouti et l'Éthiopie, pour ne revenir à Paris que le dimanche matin.

Loin d'être une simple formalité, cette période a révélé des fissures dans l'exécutif. Les deux leaders, bien que physiquement éloignés, ont tenté de maintenir le contact, Macron ayant même exigé des propositions de Bayrou avant la fin des consultations de quatre jours qui se tenaient à Matignon.

L'entourage de Bayrou annonçait, dimanche après-midi, que des « derniers réglages » étaient en cours. Toutefois, les ministres pressentis pour rejoindre le cabinet demeuraient dans l'incertitude, ignorant si leurs noms seraient effectivement retenus. Cette situation soulève des questions quant à la capacité de Bayrou à rassembler une équipe cohérente et efficace, en plein contexte politique tendu.

La persistance de cette situation met en lumière non seulement les défis personnels de Bayrou, mais aussi les fractures au sein de la majorité présidentielle, alors que le pays fait face à des crises sociales et économiques croissantes. Les observateurs de la politique française se demandent : Britera-t-il face à cette pression ? Quelles seront les conséquences de ces retards sur la stabilité du gouvernement Macron ?