Lors de sa visite à Mayotte, dévastée par le cyclone Chido, le Premier ministre François Bayrou a promis le déploiement de 200 Starlink pour assurer des "communications d’urgence". Cette mesure s'inscrit dans le cadre de son plan "Mayotte debout", qui vise à rétablir les services de communication sur l'île.

Starlink, filiale d'Elon Musk, est reconnu pour sa constellation de satellites permettant d'offrir un accès internet haut débit dans des zones reculées. Avec cette technologie, les habitants de Mayotte devraient pouvoir passer des appels, envoyer des SMS et se connecter à Internet, une nécessité après la catastrophe naturelle.

Cependant, cette annonce suscite une forte polémique. L'opérateur historique Orange, majoritairement présent à Mayotte, s'est dit "heurté" par le choix du gouvernement. Laurentino Lavezzi, directeur des affaires publiques du groupe, a exprimé son inquiétude sur le fait que l’investissement se concentre sur une solution temporaire comme Starlink, jugée moins performante que les infrastructures mobiles existantes.

Lavezzi a souligné que la priorité des générateurs électriques se portait vers les hot-points wifi Starlink, laissant à l’écart les besoins de l'opérateur Orange, ce qui, selon lui, pourrait compromettre l'efficacité du rétablissement des réseaux de communication. Actuellement, seulement quatre générateurs électriques sont disponibles, limitant la couverture mobile à 75 % de la population, alors qu'il suffirait d'en avoir quelques-uns de plus pour atteindre 85 %.

En réponse, le ministre de l’Industrie et de l’Énergie, Marc Ferracci, a salué l'engagement des techniciens travaillant à la restauration des réseaux électriques et de télécommunications, mais a reconnu que des efforts supplémentaires étaient nécessaires pour rétablir complètement la situation.

L'initiative de François Bayrou, bien que potentiellement bénéfique à court terme, a ouvert la porte à des questions sur la stratégie à long terme du gouvernement en matière de connectivité et de développement des infrastructures à Mayotte. Les habitants de l'île espèrent que les mesures prises permettront d'améliorer durablement leur accès à l'information et aux services de communication.