Apple a été condamné lundi à une amende record de 150 millions d'euros par l'Autorité française de la concurrence en raison de pratiques jugées déloyales. L'entreprise a imposé des conditions aux éditeurs d'applications et aux fournisseurs de services publicitaires qui ne s'appliquent pas à ses propres services grâce à son outil de confidentialité "App Tracking Transparency" (ATT).

Entre avril 2021 et juillet 2023, Apple a, selon l'Autorité, abusé de sa position dominante sur le marché de la distribution d'applications mobiles pour ses plateformes iOS et iPadOS. En réglementant le suivi des applications, les petites entreprises se sont retrouvées désavantagées, ce qui a créé un déséquilibre dans l'écosystème numérique.

L'Autorité a précisé que, bien que l'objectif de l'ATT soit de protéger les données personnelles des utilisateurs, les modalités de sa mise en œuvre ne sont pas justifiées et disproportionnées par rapport à cet objectif. Cette décision marque la première amende infligée à Apple en lien avec son dispositif ATT, qui offre aux utilisateurs la possibilité de décider quelles applications peuvent suivre leurs activités.

Il est à noter que l'Autorité allemande de la concurrence s'intéresse également à ces pratiques, ayant accusé Apple de favoritisme en février dernier. Cette situation pourrait signaler une tendance mondiale croissante des régulations pour encadrer les géants de la technologie et leur impact sur le marché.

Les implications de cette décision pourraient être vastes, avec de possibles ajustements dans la stratégie d'Apple concernant la gestion des données personnelles et la transparence dans ses opérations. Les observateurs du secteur se demanderont comment cette amende influencera les futures réglementations dans d'autres pays, alors que de plus en plus de gouvernements cherchent à protéger les consommateurs contre les abus de pouvoir des grandes entreprises.