
Football : 61 parlementaires s'unissent contre la dissolution des groupes de supporters
2025-03-21
Auteur: Philippe
La tempête continue autour du projet controversé de dissolution de certains groupes de supporters de Ligue 1 et Ligue 2, proposé par le ministère de l'Intérieur. Après les 129 associations de supporters qui se sont élevées contre cette initiative, ce sont désormais 61 parlementaires qui ont signé une tribune dans Le Monde, le 21 mars, pour exprimer leur opposition à un projet jugé catastrophique pour l'avenir du football français. "Ce projet signerait la disparition de la plupart des animations de tribunes. Le football, avec ses stades, ne peut se permettre de perdre son douzième homme", déclarent les élus, menés par le député PS Pierrick Courbon de la Loire.
Selon les parlementaires, la présence de groupes organisés est essentielle pour mieux gérer les atteintes à la sécurité dans les stades. La tribune souligne que "la disparition de structures bien connues du paysage du 'supporteurisme' nuira à la capacité de gérer les foules, à réguler les tensions et à organiser en toute sécurité les déplacements des supporters à l'extérieur. Cela pourrait aussi favoriser des comportements répréhensibles tels que le racisme et la violence qui existent dans certains stades."
Des figures politiques comme Olivier Faure (PS), François Ruffin (Ecologiste et Social), Alexis Corbière (Ecologiste et Social) et Sylvie Bonnet (Les Républicains) se sont joints à cette cause, exprimant l'importance des associations de supporters comme véritables "partenaires" pour faciliter le dialogue entre clubs, forces de sécurité, instances sportives et le public.
Alors que le football français fait face à une crise économique et governance sans précédent, les signataires estiment que les supporters représentent une base solide pour reconstruire le modèle. "Aliener les supporters, c'est condamner l'avenir du football," affirment-ils.
Les élus mettent également en garde contre le risque qu'entraîne la dissolution des groupes de supporters, qui pourrait ouvrir la voie à des groupes plus radicaux, difficiles à contrôler par les associations existantes. Ce changement rendrait plus difficiles la collecte des informations nécessaires pour assurer la sécurité lors des événements sportifs.
Pour finir, la tribune appelle à un moratoire sur les procédures de dissolution et à l'organisation d'États généraux du football. Les parlementaires insistent sur l'urgence de redémarrer un dialogue constructif avec les supporters et leurs représentants, impliquant clubs, Ligue de football professionnel, INS, pouvoirs publics et diffuseurs télévisuels. Le football français mérite une approche réfléchie, plafonnée sur la sécurité, l’inclusion et le respect de la culture du sport.