
Eric Zemmour condamné à 10 000 euros d’amende après avoir affirmé que Philippe Pétain avait « sauvé les juifs français »
2025-04-02
Auteur: Louis
Eric Zemmour, président du parti d’extrême droite Reconquête !, a été condamné par la cour d’appel de Paris à verser 10 000 euros d’amende pour contestation de crime contre l’humanité. Cette décision a été rendue le 2 avril, suite à des déclarations controversées faites par Zemmour en 2019, où il affirmait que le maréchal Pétain avait « sauvé les juifs français » pendant la Seconde Guerre mondiale.
Au départ, Eric Zemmour avait été relaxé en 2021, mais la Cour de cassation a annulé cette décision suite à une saisine de cinq associations, réclamant la réévaluation de ses propos. Bien que Zemmour ait déclaré qu'il n'avait jamais voulu « défendre Pétain », il a annoncé son intention de faire appel. En plus de l’amende, la cour d’appel a également ordonné à Zemmour de verser un euro de dommages et intérêts ainsi que 1 200 euros de frais de justice à chacune des cinq associations qui s’étaient portées parties civiles.
Les propos de Zemmour, tenus lors du débat « Face à l’info » diffusé sur CNews, avaient suscité une vive controverse. Lors d'un échange avec l'intellectuel Bernard-Henri Lévy, ce dernier avait souligné que ses affirmations étaient tout simplement de la « monstruosité » et du « révisionnisme ». Le ton des échanges a mis en lumière les tensions existantes autour de la mémoire historique de la France durant la période de Vichy.
La cour d’appel a précisé que même si les propos de Zemmour pouvaient heurter les familles de déportés, ils ne contestaient pas le nombre des victimes de l’Holocauste. Toutefois, en affirmant que « c'est encore une fois le réel », Zemmour a été jugé responsable d’avoir encouragé ces révisions historiques, ce qui a justifié la condamnation.
Il est important de rappeler que Philippe Pétain, chef du gouvernement de Vichy, n'a pas été condamné pour crime contre l'humanité mais pour « attentat contre la sûreté intérieure de l'État » et « intelligences avec l’ennemi » après la Libération, un fait que la cour d’appel a souligné dans sa décision.
Cette affaire met en lumière la persistance des débats sur la mémoire historique en France, particulièrement en ce qui concerne le rôle du régime de Vichy pendant l’Occupation nazie. Les déclarations de personnalités publiques comme Zemmour continuent d'alimenter une polémique qui divise profondément l'opinion publique française, certains y voyant une dangereuse réécriture de l'histoire.