Les leçons du massacre de la rédaction de Charlie Hebdo ont-elles été tirées ? Éric Delbecque, expert en questions de sécurité et responsable de la mise en place du système de protection du journal après l'attentat de 2015, répond clairement : non. Il ne cible pas les acteurs de terrain tels que les policiers ou gendarmes, mais pointe plutôt du doigt ce qu'il qualifie d'« irresponsables » : les politiques, intellectuels, médias, enseignants, étudiants de grandes écoles, ainsi que certains fonctionnaires et adhérents de mouvements comme La France insoumise. Un groupe conséquent, en somme.

Delbecque souligne que ces « irresponsables » refusent de voir la réalité telle qu'elle est, la filtrant à travers un prisme idéologique. Ce phénomène d'aveuglement a déjà été dénoncé par quelques intellectuels courageux, mais l'apport de Delbecque réside dans une analyse approfondie et documentée de la situation actuelle.

Il met en lumière la manière dont, après les divers attentats qui ont frappé la France, le peuple s'est mobilisé et a pris conscience d'un risque croissant face à l'islamisme radical. Selon lui, cette prise de conscience populaire contraste nettement avec la déconnexion des élites, qui semblent souvent nier ou minimiser la menace.

En ajoutant une dimension historique, Delbecque rappelle que la France a une longue tradition de dialogue interculturel, qui, selon lui, doit être préservée et renforcée pour contrer les extrémismes. Il appelle ainsi à un débat sincère et sans tabou sur l'identité nationale et les valeurs républicaines.

L’essai de Delbecque constitue donc un avertissement pour l’ensemble de la société française : l'indifférence et le déni ne feront qu'empirer la situation. Il est temps de redéfinir notre approche face à l’islamisme, non pas par le biais de la peur, mais avec courage et détermination.