Le 23 mars 2025, la Caisse des dépôts et consignations (CDC) a publié des chiffres inquiétants concernant la collecte nette de l’épargne réglementée pour le mois de février. Les résultats illustrent une inflexion significative dans la tendance de ces produits d’épargne, conséquence directe de la baisse des taux d’intérêt intervenue le 1er février.

Une chute de la collecte pour les livrets réglementés

En février 2025, la collecte nette cumulée du Livret A et du Livret de développement durable et solidaire (LDDS) a atteint seulement 1,6 milliard d’euros, ce qui représente la plus faible performance pour un mois de février depuis l'instauration du Livret A en 2009.

- **Livret A** : 940 millions d’euros de collecte nette.

- **LDDS** : 640 millions d’euros de dépôts nets.

- **Livret d’épargne populaire (LEP)** : 350 millions d’euros, une hausse significative par rapport aux 110 millions de janvier.

Impact immédiat de la baisse des taux

Les ajustements de taux des livrets réglementés sont venus frapper de plein fouet l’attractivité de ces produits.

- Taux du Livret A : de 3,0 % à 2,4 %.

- Taux du LDDS : également revu à la baisse.

- Taux du LEP : réduit à 3,5 % contre 4,0 % précédemment.

Ce réajustement, annoncé fin 2024, a eu un impact négatif sur l’attrait de ces placements à capital garanti, alors que des alternatives financières plus rentables refont surface sur le marché.

Comparaison avec janvier 2025 : une légère amélioration

Les chiffres révèlent également que, par rapport au mois précédent, la situation montre un léger redressement :

- Livret A : 810 millions d’euros en janvier contre 940 millions en février.

- LDDS : 350 millions d’euros en janvier, monté à 640 millions en février.

- LEP : a triplé sa collecte nette avec 350 millions d’euros.

Cependant, cette reprise timide ne compense pas la baisse annuelle et ne renoue pas avec la dynamique positive observée à la fin 2024. La tendance actuelle semble indiquer une inflexion durable.

Une réorientation des flux d’épargne

Les ajustements récents des taux ont immédiatement réorienté les flux d’épargne, tandis que les montants détenus dans ces livrets restent élevés, leur dynamique de collecte, elle, s’est ralentit. Les Français semblent se tourner davantage vers d'autres produits d'épargne comme l’immobilier ou les fonds d’investissement, plus susceptibles de fournir des rendements plus compétitifs.

Dans un climat économique incertain, nombreux sont ceux qui choisissent d'explorer d'autres options d’épargne plus prometteuses. Face à cette évolution, la question se pose : les livrets réglementés ont-ils encore un avenir en France ? Le débat reste ouvert.