En novembre, les Français ont montré leur détermination à épargner en déposant 560 millions d'euros de plus sur leurs Livrets A et Livrets de Développement Durable et Solidaire (LDDS) qu'ils n'en ont retiré. Cette collecte nette, bien que notable, suggère une normalisation avant une probable baisse des taux prévue pour début 2025. On peut faire un parallèle avec la collecte de novembre 2019, qui marquait déjà un retour à une situation plus stable avant la tempête des confinements et des hausses de rendements liées à la crise sanitaire.

Pour être plus précis, les Livrets A ont enregistré un ajout de 400 millions d'euros, atteignant ainsi 427,2 milliards d'euros. Quant aux LDDS, ils ont crû de 160 millions d'euros pour atteindre 155,2 milliards d'euros, selon des données récentes de la Caisse des Dépôts (CDC). Novembre est traditionnellement un mois intermédiaire, après les lourdes charges d'octobre (comme la taxe foncière) et avant les dépenses de fin d'année.

Depuis le début de l'année, les Livrets A et LDDS ont augmenté de 17,5 milliards d'euros, une somme également comparable à celle de 2019. Le Livret d'Épargne Populaire (LEP), destiné aux épargnants à revenus modestes, a vu ses fonds croître de 340 millions d'euros le mois dernier, atteignant un record de 78,1 milliards d'euros fin novembre.

Cependant, il est essentiel de noter que les taux de rémunération sont en déclin. Le taux du Livret A, fixé à 3% pour le moment, est révisé deux fois par an, en janvier et en juillet. Des prévisions indiquent qu'il pourrait descendre à environ 2,5% à partir de février 2024. En parallèle, le taux du LEP devrait également continuer son lent déclin, avec des prévisions à 5% pour la période entre février et juillet 2024.

Les enjeux économiques liés à l'épargne réglementée sont intenses et souvent sujets à des promesses politiques. Malgré la promesse de maintenir le taux du Livret A à 3%, des économistes estiment que si la formule de calcul avait été respectée, le taux aurait dû être supérieur à 4% au cours du second semestre 2023, privant ainsi les épargnants d'un potentiel de 6,5 milliards d'euros d'intérêts.

Il est prévu que les intérêts générés par les Livrets A, LDDS et LEP atteignent des niveaux records, dépassant 20 milliards d'euros à l'horizon de la fin de l'année. Cependant, alors que l'objectif de 12,5 millions de détenteurs du LEP pour l'été 2024 n'a pas été atteint, le nombre des comptes a tout de même crû de façon significative ces deux dernières années, atteignant 11,7 millions fin septembre 2023. En somme, si le mois de décembre se révèle au-dessus des attentes, il est hautement probable que la collecte nette dépasse les 20 milliards d'euros avant la fin de l'année.