L'hydroxychloroquine : l'ultime désillusion scientifique
2024-12-18
Auteur: Marie
C'est officiel, l'hydroxychloroquine, présentée comme un remède miracle contre le Covid-19, est désormais condamnée. Rappelons les événements : pendant le pic de la pandémie en 2020, Didier Raoult, figure controversée de la médecine, affirmait que ce médicament ancien, associé à une autre molécule, pouvait révolutionner le traitement du coronavirus.
Rapidement, un engouement massif s'est installé autour de ce traitement, mais la communauté scientifique s'est vite alarmée, percevant les études comme douteuses et même potentiellement frauduleuses. Ce qui a été confirmé avec la récente rétractation de l'étude par Elsevier, son éditeur.
Évidemment, la rétractation d'une étude de ce type signifie qu'elle n'est plus considérée comme valide, mettant en lumière des manipulations atroces des données et des biais irréparables. Le petit échantillon de seulement 26 patients et l'exclusion de ceux qui avaient succombé à la maladie illustrent une méthodologie discutable. Elsevier lui-même a reconnu qu'il aurait dû se montrer plus vigilant avant de publier ces résultats.
Aujourd'hui, la question se pose : qu'est-ce qui aurait pu changer si cette étude avait été retirée plus tôt ? La réponse est simple : un temps précieux aurait pu être économisé dans la lutte contre la pandémie. Au lieu de cela, ce traitement a été célébré comme un totem, notamment par certains hommes politiques qui ont fait de Didier Raoult une figure emblématique, souvent au détriment des données scientifiques. Ce culte de la personnalité a conduit à une surmortalité de 11 % chez les patients traités, illustrant les dangers d'une approche non fondée sur des preuves.
La situation de Didier Raoult, qui continue de publier des travaux sur le Covid-19, est préoccupante. Même une étude impliquant plus de 30 000 patients a dû être retirée en 2023 et fait actuellement l'objet d'une enquête de l'Agence nationale de sécurité du médicament. Après sa mise à l'écart en août 2021 et une suspension symbolique de deux ans, il se retrouve aujourd'hui face à des accusations pour des essais illégaux dans d'autres projets de recherche.
Malgré tout, certains lui restent fidèles, témoignant d'une résistance aux données probantes parmi certains segments de la population. Mais la question demeure : combien de vies auraient pu être sauvées si ces croyances n'avaient pas pris le pas sur la science ? L'hydroxychloroquine n'a-t-elle pas été le symbole d'une désinformation tragique ? Il est temps de tirer les leçons de cette affaire pour éviter de futures catastrophes sanitaires.