Les actions des entreprises du secteur éolien ont fortement chuté lors de la séance boursière de mardi, suite à l'annonce choc de Donald Trump, instaurant un moratoire sur le développement de nouveaux parcs éoliens. Pourtant, certains experts estiment que la forte demande en électricité aux États-Unis pourrait atténuer l'impact de cette décision.

Dès son entrée en fonction, le nouveau président a signé un décret qui entrave sérieusement le lancement de nouveaux projets d’énergie éolienne. Lors de sa campagne, Trump avait déjà promis de bloquer tout nouveau projet éolien pendant son mandat, en s'opposant également à toute subvention supplémentaire pour ce secteur vital.

Le géant danois Ørsted, pionnier des investissements dans l'éolien en mer, a été le plus touché, perdre 12,88 % à la Bourse de Copenhague. En outre, Ørsted a récemment annoncé des dépréciations d'actifs atteignant 12,1 milliards de couronnes danoises (environ 1,6 milliard d'euros). De son côté, Vestas, un autre acteur majeur, a enregistré une baisse de 3,24 %. En Allemagne, le producteur d'électricité RWE a vu ses actions reculer de 0,61 %, tandis que Nordex, le fabricant d'éoliennes, a chuté de 1,53 %. En France, Nexans, impliqué dans les liaisons entre les champs éoliens marins et les réseaux terrestres, a également connu une perte de 0,98 %. Engie (-0,85 %) et TotalEnergies (-0,89 %), tous deux actifs dans le secteur de l’éolien offshore aux États-Unis, n'ont pas échappé à la tendance baissière.

Ipek Ozkardeskaya, analyste pour Swissquote Bank, résume la situation avec une image frappante : « Bienvenue dans le monde de Trump 2.0, où les investisseurs doivent s'attendre à un tourbillon d'adrénaline, de volatilité et d'imprévisibilité ». Malgré cela, un industriel européen rappelle l'énorme besoin d'électricité aux États-Unis et souligne que la rapidité des projets d'énergie renouvelable pourrait jouer en faveur de ce secteur.

Les entreprises américaines, rattrapées par cette demande croissante, devront s’appuyer sur les énergies renouvelables, seules capables de répondre rapidement à leurs besoins tout en respectant leurs engagements en matière de décarbonation.

Ni TotalEnergies ni Engie n'ont souhaité commenter la situation. Toutefois, Patrick Pouyanné, le PDG de TotalEnergies, avait déclaré fin novembre qu'il ne s'attendait pas à des coupes drastiques dans les projets d'énergies renouvelables aux États-Unis sous l'administration Trump. Engie continue de développer trois projets d'éolien offshore aux États-Unis, avec un investissement total de moins de 400 millions d'euros.

D'après le Département américain de l'Énergie, l'éolien, tant terrestre que marin, représentait 10 % de la production d'électricité aux États-Unis en 2023, soulignant ainsi l'importance persistante de cette source d'énergie, malgré les défis actuels.