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En direct, Proche-Orient : le président Ahmed Al-Charaa conclut un accord historique avec les Kurdes pour intégrer leurs institutions autonomes dans l'État syrien

2025-03-10

Auteur: Jean

Syrie : Accord historique avec les Kurdes pour intégrer leurs institutions autonomes à l'État

La présidence syrienne a annoncé, lundi, la signature d'un accord avec Mazloum Abdi, le chef des Forces démocratiques syriennes (FDS), majoritairement kurdes. Cet accord prévoit, d'ici la fin de l'année, « l'intégration de toutes les institutions civiles et militaires du nord-est de la Syrie au sein de l'administration de l'État syrien », englobant également les postes-frontières, les aéroports, ainsi que les champs pétroliers et gaziers.

Cet accord souligne que « la communauté kurde est une composante essentielle de l'État syrien », garantissant ainsi son droit à la citoyenneté et l'ensemble de ses droits constitutionnels. Il réaffirme également le soutien à l'État syrien dans sa lutte contre les résidus du régime d'Assad et toutes les menaces à sa sécurité et son unité.

L'administration autonome kurde, soutenue par les États-Unis, contrôle d'importantes zones dans le nord et l'est de la Syrie, riches en ressources telles que le blé, le pétrole et le gaz, qui sont stratégiques pour les autorités de Damas durant cette phase de reconstruction. Les FDS ont été cruciales dans la lutte contre le groupe djihadiste État islamique, qui a été défait dans son dernier bastion en 2019.

Historiquement marginalisés et réprimés sous le régime des Al-Assad, les Kurdes ont longtemps été privés de droits fondamentaux, y compris l'usage de leur langue et la reconnaissance de leur identité. À partir de 2011, en réponse à la guerre civile, ils ont établi une administration autonome dotée de structures éducatives, sociales et militaires adaptées à leurs besoins.

Avec l'arrivée de nouvelles autorités à Damas en décembre, les Kurdes ont démontré une certaine volonté de dialogue, espérant construire une Syrie nouvelle qui se veut inclusive. Cependant, leur exclusion d'une importante conférence de dialogue national a soulevé des inquiétudes sur la durabilité de cette ouverture.

Des frappes israéliennes dans la province de Deraa

« Les avions de l'occupation israélienne ont mené plusieurs frappes autour de Jbab et Izra, dans le nord de Deraa », a rapporté l'agence officielle SANA. L'Observatoire syrien des droits de l'homme a indiqué que ces frappes visaient des positions de l'ancienne armée syrienne, y compris des postes d'observation et des chars.

Ces frappes s'inscrivent dans un contexte d'escalade militaire, où l'armée israélienne a intensifié ses actions après la chute du président Assad par une coalition de groupes rebelles, affirmant vouloir empêcher que son arsenal ne tombe entre de mauvaises mains.

Le Premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, avait exigé une « démilitarisation totale du sud de la Syrie », soutenant que son pays ne tolérerait pas le déploiement des forces syriennes au sud de Damas.

L'ONU s'inquiète de la situation à Gaza

L'ONU a exprimé son inquiétude face à l'arrêt de l'électricité et du fioul vers Gaza, soulignant que cela pourrait avoir des conséquences graves pour la population civile, notamment la fermeture des dernières usines de dessalement. « Sans électricité, les établissements de santé et les boulangeries risquent de fermer, ce qui représente un danger pour la survie », a averti un porte-parole du Haut-Commissariat des Nations unies.

Israël a décidé d'interrompre l'approvisionnement en électricité à Gaza dans le but de faire pression sur le Hamas, alors que la situation humanitaire continue de se détériorer dans la région. Le ministre israélien de l'Énergie a justifié cette décision par la nécessité de sécuriser la région face aux menaces persistantes.

Le président turc, Recep Tayyip Erdogan, a également exprimé son soutien à la Syrie, affirmant que la Turquie continuerait d'apporter toute l'assistance nécessaire pour préserver l'intégrité territoriale et l'unité du pays. La Turquie maintient des milliers de soldats sur le sol syrien dans un effort diplomatique et militaire soutenu, ajoutant ainsi une couche de complexité à la dynamique régionale.

La situation reste tendue et les discussions pour une paix durable semblent toujours loin d'atteindre un consensus général. Les événements récents montrent que le chemin vers une résolution pacifique au Proche-Orient est semé d'embûches.