En direct, gouvernement Bayrou : « Le premier ministre n’a pas réussi à élargir le “socle commun” au-delà du centre et de la droite »
2024-12-24
Auteur: Léa
Bonjour à tous, l’architecture d’un gouvernement de coalition est qu’elle génère souvent des mécontents, chaque parti espérant avoir plus d’influence. Les Républicains (LR), avec seulement 47 députés, avaient pourtant obtenu de nombreuses positions, notamment celle du premier ministre, ce qui crée un déséquilibre inévitable.
François Bayrou semble partager l’avis de plusieurs Français sur l’inadéquation des partis face aux enjeux actuels. Toutefois, il est légitime pour ces partis de vouloir maximiser leur impact, ce qui est le fondement même de l’activité politique.
Concernant l’héritage du gaullisme, Bayrou évoque un retour à l’esprit de la Ve République, créée pour contourner les excès et les crises de la IVe République, où les partis dominants étaient parfois trop nombreux. Mais il est à noter que le gaullisme a prospéré grâce à des figures charismatiques puissantes, capables de transcender les partis. L’affirmation de Bayrou sur l'influence excessive des partis renvoie également à la fragilité perçue du président et de son premier ministre actuel.
La nomination de Michel Barnier, le 5 septembre, et la présentation de son gouvernement le 21 septembre, a mis en lumière une lenteur administrative remarquable, reflet d’une conjoncture politique tendue en France. De plus, l’implémentation de règles de transparence publique continue d’allonger ces délais, ajoutant une couche à la complexité des nominations.
En cette période, la question de la censure reste centrale. Pour Bayrou, le risque de censure pèse lourdement dans les semaines et mois à venir. Cela pose aussi un défi pour les parlementaires. Le Rassemblement national (RN) présente une dynamique complexe : une partie de leur électorat approuve la censure, mais Marine Le Pen souhaite également apparaître comme une dirigeante responsable dans un contexte budgétaire délicat.
Le Parti socialiste fait face à un dilemme crucial. D’un côté, il ne peut se permettre d’être trop en opposition, laissant ainsi la place à Jean-Luc Mélenchon en tant que figure de proue de la gauche. De l’autre, une opposition trop marquée risquerait de rompre le contact avec une fraction de l’électorat de gauche qui se montre modéré et sceptique envers l’alliance avec la France Insoumise (LFI).
Une question essentielle se pose autour de ce gouvernement : « Comment éviter la censure ? » Bayrou peine à élargir son « socle commun » et semble s’appuyer sur les mêmes forces politiques qu’auparavant.
Pour échapper à la censure, Bayrou a deux axes à envisager : convaincre le RN de ne pas voter en faveur de la censure, une tâche dangereuse, ou gagner les voix du PS, une manœuvre qu’il semble vouloir explorer. Il a décidé de ne pas nommer Xavier Bertrand, une décision stratégique pour éviter un rejet total du RN. Cependant, le risque d’une censure reste omniprésent, surtout avec un RN qui ne manquera pas d’utiliser la menace jusqu’à ce qu’ils jugent l’opportunité favorable.
Sur le terrain, le nouveau ministre de l’action publique, Marcangeli, a la tâche délicate de restaurer le dialogue social après des tensions entre syndicats et gouvernement. Dans un dernier retournement, Manuel Valls est de retour au sein du gouvernement en tant que ministre d'État, chargé des affaires liées aux outre-mer, un geste fort envers ces territoires en crise.
Les défis sont nombreux, notamment pour reconstruire des zones dévastées par des catastrophes naturelles comme le cyclone Chido à Mayotte. La situation critique appelle une réponse rapide et efficace. L’importance de la solidarité nationale se fait ressentir alors que Manuel Valls prépare une visite sur le terrain pour montrer l’engagement de l’État.
Ces enjeux, parmi d’autres, illustrent la complexité et la dynamique actuelle du paysage politique en France. Alors que le gouvernement navigue entre censure potentielle et apaisement des tensions sociales, la capacité à rassembler et à créer un consensus sera déterminante pour l’avenir de la France.