Les associations s'inquiètent de l'absence d'un ministre pour l'enfance

Dans le nouveau gouvernement de François Bayrou, l'absence d'un ministre spécifiquement dédié à l'enfance suscite de nombreuses critiques de la part des associations et de l'Unicef. Agnès Canayer, la ministre sortante chargée de la famille et de la petite enfance, n'a pas été reconduite, et les questions relatives à l'enfance ne sont pas visibles dans le portefeuille du « super ministère » dirigé par Catherine Vautrin, qui englobe le travail, la santé, les solidarités et les familles.

Les associations soulignent l'urgence d'agir pour protéger les enfants. Face à l'inceste, une association a déclaré sur les réseaux sociaux que « 11 % des Français sont touchés par l'inceste et il n'y a toujours pas de ministère dédié à l'enfance ». Le président de l'association Les Papillons, Laurent Boyet, a également interpellé le gouvernement sur le fait que « les enfants semblent moins importants que l'intelligence artificielle ayant droit à sa propre ministre ».

Adeline Hazan, présidente de l'Unicef France, a exprimé sa désolation quant à cette décision, rappelant que des questions cruciales autour des droits des enfants stagnent depuis des mois, citant notamment le « pacte des solidarités » et l’« observatoire de la non-scolarisation ». Elle a réclamé un ministre chargé des questions d'enfance pour assurer la protection des plus vulnérables.

Lors de la cérémonie de passation des pouvoirs, Vautrin a tout de même abordé la question de la « petite enfance » et de la « protection sociale de l'enfance », bien qu'elle n'ait pas précisé de mesures concrètes.

Les priorités des nouveaux ministres

Philippe Tabarot, nouveau ministre des transports, a placé la sécurité dans les transports en tête de ses priorités. Il a fait valoir son approche sécuritaire, déjà reconnue avec sa proposition de loi pour renforcer la sécurité dans ce secteur. Dans un contexte où la France se prépare à accueillir les JO 2024, il a promis un dialogue ouvert avec les partenaires sociaux.

Dans le même esprit, Marie Barsacq, nouvelle ministre des sports, a promis un pragmatisme et des méthodes audacieuses pour faire face aux défis budgétaires, soulignant l’importance des projets liés aux JO et le renouvellement de la concession du Stade de France.

La ministre de la transition écologique, Agnès Pannier-Runacher, a également insisté sur la nécessité de maintenir l'urgence climatique à l'ordre du jour, malgré le contexte politique tendu. Elle a rappelé que la France doit lutter contre l'effondrement de la biodiversité et a clairement affirmé que la transition écologique reste un enjeu prioritaire, malgré les réalités budgétaires.

Manuel Valls, au ministère des outre-mer, a promis de reconstruire Mayotte après le passage du cyclone Chido, mettant en avant l'engagement de l'État pour les Mahorais, touchés par cette tragédie. Il a également mentionné la nécessité de renforcer les liens avec la Nouvelle-Calédonie, une région confrontée à des turbulences politiques.

Le ministre de la justice, Gérald Darmanin, a souligné son engagement à travailler étroitement avec le ministère de l'Intérieur afin de lutter efficacement contre le trafic de drogue, plaçant cette lutte au cœur de son mandat.

Enfin, Elisabeth Borne, nouvelle ministre de l'éducation nationale, a mis l'accent sur la nécessité de stabiliser le système éducatif français, fustigeant les incivilités croissantes dans les établissements et promettant d'œuvrer pour le respect et la laïcité au sein des écoles.

Conclusion

L'ère du gouvernement Bayrou commence sous d'importantes attentes citoyennes, marquée par une volonté de réforme et de protection des plus vulnérables.